Pourquoi gardons-nous le latin ?
Eléments de réponse à une question fréquemment posée.
Pourquoi gardons-nous le latin ?
Beaucoup de visiteurs abordant notre monastère sont étonnés par deux caractéristiques de notre vie bénédictine à Wisques : la séparation matérielle qu’est la clôture et l’usage du latin pour les Offices liturgiques... Commençons par le latin !
Il faut commencer par préciser que jamais aucun document du Concile n’a supprimé l’usage du latin, au contraire :
« L’usage de la langue latine – sauf droit particulier – sera conservé dans les rites latins. »
(Constitution sur la liturgie de Vatican II n° 36)
« Parce que la liturgie est la grande école de la prière de l’Église, il a été jugé bon d’introduire et de développer l’usage de la langue vivante, sans éliminer l’usage de la langue latine, conservée par le Concile pour les rites latins. » (Lettre apostolique de JP II pour le 25e anniversaire de la Constitution sur la liturgie de Vatican II).
La célébration en latin, même pour le rite ordinaire, est donc une des expressions possibles et normales de la liturgie vivante de l’Église au 3ème millénaire. À l’issu du Concile, le pape a souhaité que cette langue soit gardée, par choix, dans certains monastères.
- La langue latine est la langue de l’Église universelle, catholique.
- De plus, le latin est un vrai patrimoine culturel et surtout spirituel. Au cours des siècles, cette langue s’est révélée particulièrement apte à exprimer le sacré, c’est-à-dire à nous mettre en présence de Dieu.
- Le latin nous permet aussi de garder le chant grégorien. Ce chant a été composé sur des mots latins entre le 8ème et le 12ème siècle. Chant profondément contemplatif, il aide la prière et soutient l’attention. C’est un véritable trésor de l’Église. (Voir la page sur le chant grégorien)
« L’Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine. C’est donc lui qui dans les célébrations liturgiques, toutes choses égales par ailleurs, doit occuper la première place. »
(Constitution sur la liturgie de Vatican II n° 116)
Pourquoi un tel éloge de ce chant ? Avant tout parce que sa musique est au service de la Parole, au point que le chant grégorien a pu être appelé : « la Bible en musique ».
Priant et chantant dans la même langue, au fil des années liturgiques, une véritable imprégnation de la Parole se fait.
« L’œuvre essentielle de notre vie est la contemplation, c’est la prière de l’Église célébrée par nous, devenue l’objet et le moyen de notre contemplation. ». (Mère Cécile Bruyère, notre fondatrice)
Toutes les sœurs n’ont pas étudié le latin avant d’entrer au monastère mais le latin liturgique n’est pas difficile et l’on s’y met facilement !
Nous essayons de mettre à la disposition des fidèles des traductions et des fiches leur permettant de prier avec nous tout en bénéficiant de la beauté et de la profondeur du chant grégorien.
Cette préférence donnée au latin ne nous empêche pas d’avoir régulièrement la Messe célébrée en français, lorsque cette langue convient mieux au prêtre.
Témoignage d’une hôte du monastère.
Un très grand merci à vous Mère Abbesse et à chacune des sœurs de la communauté pour le ressourcement que l'on peut trouver en venant chez vous. C'est un immense bonheur pour moi d'avoir pu vivre Pâques à Wisques pour la seconde fois. Merci de me faire partager votre authenticité, votre fraternité, votre unité, votre foi. Les offices sont vraiment très beaux et me touchent beaucoup, le latin n'est pas un obstacle, il suffit d'un minimum d'investissement de notre part pour se sentir à l'unisson avec vous. Cela nous permet au contraire de retrouver les racines de notre culture chrétienne. Avec vous j'ai découvert la beauté du chant grégorien, être à l'écoute de vos voix et se laisser porter par elles nous amènent à une des plus belles formes de prière c'est du moins mon ressenti.