Les trois vœux bénédictins

Appartenir au Seigneur…

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Les bénédictins prononcent trois vœux qui leur sont propres : 

 

 

  • Obéissance
  • Stabilité
  • Conversatio morum que l’on peut traduire par ‘conversion de la vie’ et qui englobe, dans sa formulation ancienne, les vœux de chasteté et de pauvreté. 

 

 

Ce sont des promesses solennelles, faites en présence de l'abbesse et de la communauté, et aussi, comme saint Benoît le dit, de Dieu et de tous ses saints. 

 

Les vœux sont le chemin du moine/de la moniale vers Dieu. Ils nous revêtent en quelque sorte des sentiments du Fils, venu non pas pour faire sa volonté mais pour faire la volonté du Père : le Salut du monde. Ceux et celles qui se consacrent à Dieu par les vœux cherchent à reproduire en eux-mêmes, autant qu’il leur est possible, la forme de vie que le Fils de Dieu a prise en entrant dans le monde. (Philippiens 2)

 

Se donner à Dieu par les vœux solennels, c’est s’offrir à Dieu toute entière, devenir totalement sienne, lui appartenir de tout son être.

 

 

 

 

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« Appartenir au Seigneur veut dire brûler de son amour incandescent, être transformé par la splendeur de sa beauté : notre petitesse lui est offerte comme sacrifice en parfum suave, afin qu’elle devienne témoignage de la grandeur de sa présence pour notre époque qui a tant besoin d’être enivrée par la richesse de sa grâce.

 

Appartenir au Seigneur : telle est la mission des hommes et des femmes qui ont choisi de suivre le Christ chaste, pauvre, obéissant, afin que le monde croie et qu’il soit sauvé.

 

Appartenir totalement au Christ afin de devenir une confession de foi permanente, une proclamation sans équivoque de la vérité qui rend libre face aux séductions des fausses idoles qui aveuglent le monde.

 

Appartenir au Christ signifie maintenir toujours ardente dans notre cœur la flamme vivante d’amour, nourrie continuellement par la richesse de la foi, non seulement lorsqu’elle porte en elle la joie intérieure, mais également lorsqu’elle est unie aux difficultés, à la sécheresse, à la souffrance. La nourriture de la vie intérieure est la prière, le colloque intime de l’âme consacrée avec l’Epoux divin. Une nourriture plus riche encore est la participation quotidienne au mystère ineffable de la divine Eucharistie, dans laquelle le Christ ressuscité se rend constamment présent dans la réalité de sa chair.

 

Pour appartenir totalement au Seigneur, les personnes consacrées embrassent un style de vie chaste. La virginité consacrée ne peut s’inscrire dans le cadre de la logique de ce monde ; elle est le plus « déraisonnable » des paradoxes chrétiens et il n’est pas donné à tous de la comprendre et de la vivre (cf. Mt 19,11-12). Vivre une vie chaste veut également dire renoncer au besoin d’apparaître, assumer un style de vie sobre et modeste. Les religieux et religieuses sont appelés à le démontrer également dans le choix de leur habit, un habit simple qui soit le signe de la pauvreté vécue en union avec celui qui, de riche qu’il était, s’est fait pauvre pour nous faire riches de sa pauvreté (cf. 2 Co 8,9).

 

Ainsi, et uniquement de cette manière, on peut suivre sans réserve le Christ crucifié et pauvre, en plongeant dans son mystère et en adoptant ses choix d’humilité, de pauvreté et de douceur. »

 

Benoît XVI aux Supérieurs et Supérieures généraux, 22 mai 2006.

 

 

 

 

 

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  • Le vœu d’obéissance met au service de Dieu la volonté et la liberté de la moniale. Par ce vœu, sa vie toute entière est rendue disponible pour la ‘mission’ reçue de Dieu. Notre vœu d'obéissance nous oblige en premier lieu à accepter les tâches que l'Abbesse nous confie, mais, comme nous le rappelle saint Benoît, cela doit nous mener plus loin, jusqu’à l’obéissance à toutes nos sœurs, pour l'amour du Christ. « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jean 2, 5).

 

  • Le vœu de stabilité attache la sœur à sa nouvelle famille pour toute sa vie. Il l’enracine dans l’essentiel, dans la fidélité. « Le Seigneur est mon Rocher et ma forteresse » (psaume 18). Plus nous nous enracinons dans la sImage33tabilité de Dieu, plus il nous donne au fil des ans de participer à sa propre stabilité. La clôture des moniales est au service de la stabilité.

« Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d'être unis ! » (Psaume 132).

 

  • Le vœu de Conversion des mœurs (pauvreté, chasteté) par lequel la sœur s’engage à « vivre en moniale », à quitter une manière ancienne de vivre pour en adopter une nouvelle. On pourrait traduire ce vœu par ‘fidélité à la vie monastique’. Saint Antoine disait « Chaque jour je commence. » La ‘conversion’, qui est l’œuvre de Dieu est de tous les instants. C’est un engagement à ne jamais nous décourager de tendre à la sainteté, de ressembler de plus en plus au Christ notre Epoux. La pauvreté nous détache des possessions d’ici-bas afin que nous puissions nous ouvrir aux richesses spirituelles. La chasteté libère notre capacité d’aimer afin d’être toute entière ‘aux affaires du Seigneur’, notre unique Epoux (1 Corinthiens 7, 34). C’est un appel à un plus grand amour qui possède une véritable fécondité spirituelle.

 

 

 

 

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Saint Grégoire dit de Sainte Scholastique, sœur de Saint Benoît et Mère des moniales qu’elle fut plus puissante
parce qu’elle aima davantage…
Vie de St Benoît par St Grégoire le Grand.

 

 

La vie contemplative féminine a toujours représenté dans l’Eglise et pour l’Eglise le cœur priant, gardien de
gratuité et de riche fécondité apostolique… donnant toujours et de toutes les façons, le témoignage de la
richesse et de la beauté d’une vie entièrement dédiée à Dieu.
       

                                                                                                  Pape François         

 

                               

J'ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu ! Je n'ai pas d'autre bonheur que toi. (Psaume 15)

 

Lors de notre profession, après avoir promis solennellement de garder les trois vœux bénédictins, nous exprimons le don de nous-mêmes en chantant par trois fois le Suscipe :

 

Súscipe me, Dómine, secúndum elóquium tuum, et vivam, et non confúndas me ab exspectatióne mea.

  Reçois-moi, Seigneur, selon ta parole, et je vivrai, ne me déçois pas dans mon attente.

 

Ces paroles sont tirées du psaume 118, on pourrait aussi les traduire ainsi : "Tu m'as appelée, Seigneur, me voici, reçois-moi ! Fais-moi tienne et envahis-moi toute entière !"

 © ndw

Article publié par Bénédictines de l' Abbaye Notre Dame de Wisques • Publié • 6211 visites