Devenir moniale
Les étapes de la formation monastique
« Viens, suis-Moi… » Matthieu 19, 21
A chaque époque, l’appel du Christ à tout quitter pour Le suivre retentit. A chaque époque, des jeunes se sentent invités à répondre de manière radicale à cet appel. Ils laissent tout : le confort, les amis, la famille, un métier, des projets… pour se consacrer totalement au Seigneur, pour être à Lui, et demeurer avec Lui pour toujours.
Tel est le sens de la vocation à la vie consacrée: une initiative qui vient tout entière du Père (cf. Jean 15, 16), qui demande à ceux qu'il a choisis la réponse d'un don total et exclusif. L'expérience de cet amour gratuit de Dieu est à ce point intime et forte que la personne comprend qu'elle doit répondre par un don inconditionnel de sa vie, en consacrant tout, à ce moment-là et pour l'avenir, entre ses mains.
Saint Jean Paul II
- Aspirante… Discerner l’appel de Dieu est un cheminement… après un ou plusieurs séjours à l’hôtellerie, l’aspirante à la vie monastique peut séjourner plusieurs jours en clôture pour faire une première expérience concrète de la vie d’une moniale. Ensuite, si elle désire poursuivre sa recherche, elle peut demander à faire un stage plus long (plusieurs semaines ou mois) pour approfondir sa connaissance de la vie monastique contemplative.
- Postulante… Si, au cours de ces découvertes successives, la vocation se confirme, le postulat peut commencer. Il dure une à deux années. Pendant le postulat, la candidate s’habitue progressivement à mener la vie monastique selon la Règle de saint Benoît.
- Novice… le postulat s’achève avec la cérémonie de prise d’habit. Si la postulante désire poursuivre son chemin de probation et si l’abbesse le juge bon, la postulante reçoit l’habit noir des bénédictines avec un voile blanc et devient novice, pour deux années au moins.
Le noviciat forme un groupe distinct. Il est composé des sœurs en formation, de la Maîtresse des novices et de la Zélatrice (assistante de la Maîtresse des novices). La Maîtresse des novices accompagne les jeunes sœurs sur leur chemin de discernement. Saint Benoît lui demande de s’enquérir si la candidate ‘cherche vraiment Dieu’.
En quelques mots, Saint Benoît, dans sa Règle, définit les critères d’authenticité de cette recherche : l’amour de l’Office divin, la promptitude à obéir, l’empressement à se renoncer soi-même pour suivre le Christ. La docilité, qui est une forme d’humilité et d’obéissance, est comme la pierre de touche d’une vocation monastique. Elle est le prélude et la condition d’une adhésion vivante au Christ.
En plus de cet accompagnement personnalisé, les sœurs ont des enseignements qui contribuent à leur formation monastique, spirituelle et humaine : spiritualité, Ecriture Sainte, doctrine, Liturgie, histoire de l’Église, chant grégorien, latin, etc.
- Professe temporaire… A l’issue du noviciat, la novice qui le désire peut demander à émettre ses premiers vœux. Si l’abbesse et la communauté perçoivent, de leur côté, les signes d’une vraie vocation, la novice est admise à faire ce pas important qui prépare à la profession définitive. Pendant au moins cinq ans, la professe poursuit sa formation spirituelle, doctrinale et pratique. Puis, c’est le jour tant attendu des vœux perpétuels ou solennels qui l’incorporent pour toujours à sa famille monastique et la consacrent au service de Dieu et de l’Eglise.
- Le vœu de stabilité attache à une famille monastique spécifique pour la vie. Il enracine dans l’essentiel, dans la fidélité. La clôture est au service de cette fidélité.
- Le vœu d’obéissance met la volonté et la liberté à la disposition de Dieu.
- Le vœu de Conversion des mœurs (pauvreté, chasteté) est l’engagement à ‘vivre en moniale’, à quitter une manière ancienne de vivre pour en adopter une nouvelle.
Au cours de la cérémonie de Profession, la ‘Charte’ (document écrit et signé par la sœur elle-même) est posée sur l’Autel, offerte avec le Sacrifice du Christ à Dieu le Père. Chaque jour, pendant le Saint Sacrifice de la Messe, la moniale peut unir à nouveau son don total à celui du Christ pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Le monde est en flammes. Sens-tu l’urgence de les éteindre ? Elève ton regard vers la Croix. Du Cœur ouvert jaillit le Sang rédempteur, le Sang qui éteint les flammes de l’enfer.
Dilate ton cœur dans l’accomplissement fidèle de tes vœux, et le flot de l’amour divin le remplira jusqu’à le faire déborder et lui fera porter du fruit jusqu’aux confins de la terre… Lève les yeux vers le Crucifié. Si tu es son épouse, son précieux Sang sera le tien aussi. Liée à Lui, tu seras présente partout, comme Il l’est aussi. Non pas ici ou là… mais sur tous les fronts, en chaque lieu de désolation… Ton amour compatissant, amour qui vient du Cœur divin, te porteras partout, et partout répandra son Sang précieux, qui apaise, qui guérit et qui sauve… »
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix – Edith Stein
- Après la profession définitive, les moniales reçoivent encore un enseignement de philosophie et de théologie durant plusieurs années.
En outre, une formation permanente est assurée pour toute la communauté lors de sessions, par des intervenants extérieurs, sur des sujets divers : exégèse, théologie, patrologie (les ‘Pères de l’Église’), spiritualité... Chaque moniale, pour sa part, est fidèle à son temps de lecture et d’étude journalier (Lectio divina) durant lequel elle ne cesse de nourrir et d’approfondir sa vie d’union au Christ.
La retraite communautaire annuelle, prêchée au monastère par un prêtre, est un temps de recueillement plus intense pour toute la communauté, elle s’achève par le renouvellement des vœux.