Journée Enjeux et Question, un vrai succès !

Sur le thème : "Une Église pauvre avec les pauvres ?"

Jeudi 24 mai 2018, à la maison diocésaine d’Arras, 95 personnes étaient rassemblées pour une journée de formation et de réflexion sur la question de la place des pauvres dans notre Église.

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« Retenu par la rencontre des évêques de la Province, je ne peux malheureusement pas participer à la rencontre « Enjeux et questions » de ce jour. Je salue bien chaleureusement les participants et je dis ma gratitude à Jean-Claude CAILLIAUX pour sa présence et ses interventions.

Le thème retenu mérite une intervention particulière de ma part. Le synode provincial, le projet diocésain de d’évangélisation et de catéchèse insistent sur l’accueil des personnes les plus fragiles et les plus démunies en qualité de membres à part entière de nos communautés.

Nous avons été habitués à venir en aide aux plus pauvres, à les soutenir. Ces gestes partent bien sûr d’une généreuse intention. Ils ne suffisent pas. Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à apporter à la mission et à la vie de l’Église. Chacun est attendu, écouté et envoyé. En sommes-nous toujours persuadés ?

Cette conviction doit devenir réalité  dans nos pratiques quotidiennes, même si elle remet en cause des analyses, des organisations et des fonctionnements.

Je suis témoin de belles initiatives et d’incontestables évolutions dans le diocèse. Il faut avancer encore pour que la prédilection du Seigneur pour les plus petits demeure un marqueur infaillible de l’authenticité de notre agir en Église.

Je souhaite que cette journée vous enrichisse et bénéficie à toute notre communauté diocésaine.

Je vous suis uni par la réflexion et la prière.

                                                                                   + Jean-Paul JAEGER »

 

 

Jean-Claude Caillaux, père de famille, grand-père, théologien, exégète à la retraite6VF4Zw7EdxnlDW-2xSByJwaOyxHyPricel4t9z_0J3E 6VF4Zw7EdxnlDW-2xSByJwaOyxHyPricel4t9z_0J3E  , longtemps engagé auprès d‘ATD quart monde et fondateur des fraternités de la Pierre d'Angle (http://www.lapierredangle.eu/) a marqué son auditoire passionné.Il nous invite à faire la distinction entre pauvreté vitale (celle de tout être humain, celle de nos fragilités, de nos blessures, de nos manques, etc) et pauvreté sociale.

Ludovic est né aveugle. Ses parents sont inquiets pour son avenir. A 20 ans, il est organiste virtuose.

Michel né dans une famille où se vivent beaucoup de difficultés (argent, social, etc.). Il né aveugle. Ses parents sont inquiets pour son avenir. A 20 ans, il ne sait même pas que le braille existe.

Tous les deux sont pauvres d’une pauvreté vitale. Mais Michel est pauvre d’une pauvreté sociale.

Le handicap, la solitude, la maladie ne sont pas toutes des pauvretés, le pauvre est celui qui est au plus bas dans ces catégories. Il est le méprisé, le rejeté, l’oublié. Le pauvre, c’est l’absent, celui qui a tellement honte qu’on ne le voit pas. Celui dont on dit ou pense « il pourrait faire un effort quand même ! » 

Jean-Claude Caillaux a invité à changer nos manières d’être et de faire en Église. C’est comme si nous étions une pile d’assiettes. Pour prendre la pile entière, il faut attraper la dernière. Sinon toutes ne sont pas prises. La dernière, c’est le plus pauvre.

Témoignages de la journée

 

Plusieurs témoignages très riches et marquants ont rythmé la journée. Les témoins avaient eu comme consigne de répondre à laJA98NVfBjufODxM76Jsroh1Gc6Lp3YN35H9MP4w34ro JA98NVfBjufODxM76Jsroh1Gc6Lp3YN35H9MP4w34ro   question : « Comment mon engagement auprès des plus pauvres m’évangélise ? ».

Nous avons également visionné des extraits du film « la Pierre la plus précieuse » qui montre les groupes de la fraternité Pierre d’Angle lors de leur pèlerinage à Rome.

On peut revoir la totalité du film « la Pierre la plus précieuse » en suivant ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=UaN14Cs2liM

 

Réactions de participants

 

« Avec quelques membres de la conférence Saint-Vincent-de-Paul de Lens, nous avions décidé de nous rendre à Enjeux et questions du jeudi 24 mai sur le thème de la place du pauvre dans l’Église. Le sujet correspondait au charisme vécu dans la conférence, et la personnalité de l'intervenant, M. Jean-Claude Caillaux, fondateur de Pierre d'angle, avait attiré notre attention.

Cette journée fut l'occasion d'un véritable retournement car Monsieur Caillaux a eu le talent de nous montrer, par petites touches, qu'il ne fallait pas faire « pour » les pauvres, ni même «avec» mais « à partir de l'expérience des ... ». Il en est ainsi de l’Église comme d'une cordée où celui qui conduit la randonnée familiale n'est pas le guide (le premier de cordée qui tirerait les autres vers le haut) mais le plus jeune enfant : si l'on ne se met pas à son écoute la promenade n'ira pas loin.

La pierre rejetée est devenue pierre d'angle en tant que pierre rejetée et non restaurée. C'est pourquoi bâtir une Église des pauvres c'est construire une Église qui donne une priorité aux pauvres, sans condition, car si le pauvre y est, le riche y sera lui aussi de même que la pile d'assiettes n'est complète qu'en la prenant par le bas. Aller vers le plus pauvre n'est pas tant se diriger vers quelqu'un qu'engager une dynamique. Les expériences partagées et les témoignages de la fraternité Pierre d'Angle de Lens nous invitent à nous engager dans la dynamique de la rencontre. » Christophe

 

« Merci pour cette journée autour de la question « Comment pouvons-nous faire pour que les plus pauvres aient toute leur place dans l’Église ? »

Je repars de cette journée avec la conviction que le Christ ne se révèlera pleinement à tous qu’à partir du moment où les plus pauvres auront toute leur place, et pour cela, il ne faut pas que l’Église fasse uniquement pour les pauvres ou avec les pauvres mais il faudrait qu’elle bouleverse totalement son mode de fonctionnement pour faire à partir des plus pauvres ; c’est dans cette mesure qu’elle s’adressera à tous et sera accessible à chacun.

Suite à cette réflexion, d’autres questions se sont alors imposées à moi : sommes-nous réellement prêts à bouleverser nos modes de fonctionnement et à laisser les plus pauvres occuper les « postes clefs » de l’Église et à nous mettre à leur service dans l’exercice de nos missions, en étant convaincus que c’est à travers eux que le Christ se révélera totalement ? »