Apocalypse fiche 4

Fiche 5. Ch. 11, 12 et 13. Les deux témoins. La femme et le dragon.

 

Ici encore, des textes de l’A.T. éclairent le chapitre 11. Il commence avec la mesure du Temple. C’était aussi le cas en Ezéchiel 40-43 : il est question de mesurer le Temple, c’est juste avant que Dieu ne réintègre le Temple qu’il avait quitté pour rejoindre les exilés. Le prophète Zacharie évoque aussi la restauration du Temple de Dieu, (Za ch.2 à 5), en présence de deux oliviers (ou témoins). “Voici un homme dont le nom est germe ; c’est lui qui reconstruira le Temple.” Le rédacteur de l’Apocalypse ‘passe à la moulinette’ les anciennes prophéties pour signifier qu’un avenir positif est déjà inscrit dans les Ecritures. La fin du ch.11 est une prière d’action de grâce au Dieu qui es, qui étais (mais pas “qui vient”, puisqu’il est là !). A nouveau, il est question de porte ouverte, d’arche d’alliance retrouvée (comme annoncée au 2ème livre des Maccabées, 2,8).

 

Ch 12 : Le signe qui apparait :

une femme vêtue de soleil etc… Nous pensons sans doute à la Vierge Marie, ou au drapeau européen, pourquoi pas ? Mais à qui, à quoi pouvait penser Jean ? Quand nous allons à Strasbourg, sur le côté de la cathédrale deux statues représentent l’une la synagogue, l’autre l’Eglise. Dans l’Ancien Testament, on recourait déjà à la figure de la femme pour représenter l’ensemble du peuple de Dieu (Osée, Isaïe, Michée, Ezéchiel etc., et aussi Galates, Ephésiens). Les 12 étoiles font référence au peuple de Dieu : 12 tribus, 12 apôtres. L’enfantement dans la douleur fait partie de la tradition juive. La fuite au désert ne se réfère pas à Marie, mais à l’épreuve des Hébreux. La protection divine sous forme du grand aigle évoque la protection temps au désert. La figure de Michel signifie celui qui se tient au côté du peuple. Enfin l’Apocalypse parlera de la femme comme fiancée, épouse de l’Agneau dans la Jérusalem nouvelle. Au ch.17, la femme est présentée en opposition à la grande prostituée.

 

Le dragon aux 7 têtes et dix cornes évoque probablement Rome, la ville aux 7 collines et aux 10 empereurs, qui s’oppose à l’Eglise (la femme). Ce ch.12 annonce aussi le temps du salut. C’est une progression dans le déroulement de l’Apocalypse. “Soyez dans la joie” etc. Le combat n’est pas terminé ; le dragon combat le reste de la descendance, ceux qui observent les commandements de Dieu et gardent le témoignage de Jésus, (sous-entendu l’Eglise). Nous sommes ici au point de bascule où l’Apocalypse va manifester que Dieu n’abandonne pas ceux qui portent le nom de l’agneau sur le front.

 

 

La femme et le dragon. La pointe du chapitre 12 est la défaite du dragon.

 

Au cours de ce chapitre, une nouvelle série de personnages apparait : la femme, le dragon, un enfant mâle, Michel et ses anges, un grand aigle, d’autres descendants de la femme. A nous de reconstruire l’histoire de tous ces personnages et surtout l’objectif de celui qui a écrit. Il laisse un message aux croyants : s’ils souffrent et sont persécutés, c’est à cause du dragon, l’antique serpent (Apo 20,2), évoqué dès le ch3 de la Genèse. Par trois fois, aux v. 9,10 et 13 est évoquée la chute du serpent sur terre. Là se continue le combat contre les autres descendants, les chrétiens (v.17).

 

La femme. On pourrait identifier la femme du premier verset, vêtue de soleil et une couronne de douze étoiles sur la tête, comme étant la vierge Marie, peut-être ! Pourtant la très longue tradition chrétienne préfère voir dans cette représentation la figure du peuple de Dieu (Israël et l’Eglise). L’image des ailes de l’aigle, Apo 12,.14, prend sens quand on rapproche cette image d’Exode 19,4 : “Vous avez vu vous-mêmes ce que j'ai fait aux Egyptiens, et comment je vous ai emportés sur des ailes d'aigles et amenés vers moi” Ici encore, le mot femme est à superposer à peuple de Dieu. A la cathédrale de Strasbourg, deux femmes représentent la Synagogue et l’Eglise. Dans l’AT, c’est une manière de représenter le peuple d’Israël. Osée qui prend femme (Os 1, 1-3 représentation de Yahvé et d’Israël) ; Isaïe (26 17-18 : “comme la femme enceinte qui accouche, ainsi étions-nous devant Yahvé”. 57 : “Crie de joie, stérile, élargis l’espace de ta tente”. Ou encore Michée 4, 9-10, Ezéchiel 16 et 23. On trouve ce même modèle dans les lettres de Paul, Gal 4 (“Aussi n'es-tu plus esclave mais fils ; fils, et donc héritier de par Dieu) ou Ephésiens 5…

 

Les douze étoiles : cela fait référence au peuple de Dieu fondé sur les douze tribus d‘Israël, au peuple de Dieu fondé sur les douze apôtres. Nous ne vivons plus dans la mystique d’hier, où le monde terrestre avait son double dans le monde céleste : les 12 tribus ou douze apôtres, et les 12 étoiles. Totalité et universalité sont signifiées par ce symbole. A la création de l’Europe, le drapeau à fond bleu et couronne de douze étoiles reprend cette image de l’Apocalypse.

L’enfantement dans les douleurs. L’expression est souvent reprise dans la tradition juive pour évoquer Sion, figure du peuple de Dieu.

 

Fuite et séjour au désert : Cela ne peut guère s’appliquer à un épisode de la vie de Marie, tandis qu’elle évoque l’histoire d’Israël en Egypte. Elle évoque la durée du séjour vie la période d’épreuve actuelle de l’Eglise : mille deux cent soixante jours ou encore “un temps, des temps et la moitié d’un temps”, soit trois ans et demi ou quarante-deux mois, (symbolique de la moitié de 7, donc qui n’est pas indéfini).

La protection divine sous diverses formes (nourriture, aide du grand aigle) évoque la protection que Dieu avait assuré à son peuple, pendant l’Exode et au séjour d’Egypte. Nourriture et manne, c’est aussi à rapprocher de l’Eucharistie dans l’évangile de Jean, c’est-à-dire le pain eucharistique/Corps du Christ pour l’Eglise.

 

Michel, bien connu de l’Apocalypse, apparait dans le livre de Daniel, livre apocalyptique rédigé au temps d’Antiochus Epiphane, et renvoie à des évènements volontairement situés dans le passé. Il est présenté “comme celui qui se tient auprès des fils de ton peuple”, comme protecteur.

Les ch. 21-22 reprennent la figure de la femme comme la fiancée, l’épouse de l’Agneau, c’et le contraire de la femme-Prostituée du ch.17.

 

Le dragon

Très peu présent dans la Bible, présent dans les mythologies païennes, nous devons repérer les qualificatifs qui lui sont attribués dans l’Apocalypse. Il est de couleur rouge-feu. L’adjectif déjà employé pour le 2ème cavalier en 6,4 évoque la force sanguinaire de l’animal. Comme la Bête il paraitra bientôt. Il est doué d’intelligence exceptionnelle. Sept têtes = plénitude d’intelligence. Diadème = pouvoir royal. Dix cornes fait allusion à l’étendue de sa puissance. Certains évoquent la succession des empereurs romains. La figure du dragon a été utilisée pour désigner des ennemis du peuple de Dieu, soit Pharaon, soit Nabuchodonosor. Pour Jean il représente Satan et l’ennemi des Chrétiens. C’est l’explication donnée aux épreuves subies par les chrétiens, et la comparaison avec la servitude d’Egypte ou la déportation à Babylone. Son histoire dans l’Apocalypse va de sa présence dans le monde céleste à sa disparition dans l’abîme et l’étang de feu, sa défaite finale. Il a à son service ‘la Bête’, qui appartient au monde historique et humain. Peut-on transposer la figure de la Bête hier et aujourd’hui ? Il vaut mieux ne pas se risquer à ces comparaisons entre Apocalypse et situations aujourd’hui. Quand la dernière ligne dit que le dragon s’établit sur le sable de la mer, on peut penser au monde des sémites qui n’avait pas une grande affinité avec le monde de la mer. Cependant il faut aussi supposer l’imaginaire des habitants qui pensent, au-delà de la mer aux Romains, leurs ennemis, leurs colonisateurs, et aussi ceux qui martyrisent Juifs et chrétiens, parce que leur religion est autre.

 

L’enfant mâle. Il est présenté comme signe d’espérance et de victoire. C’est lui qui est poursuivi par le dragon, plus que la femme. Pour Jean, il s’agit du Christ mort et ressuscité. Mais l’Apocalypse ne dit rien de ce que fut la vie et l’enseignement du Christ : seulement sa venue et son enlèvement. La Croix et la Résurrection (plutôt que “de la crèche au crucifiement” ! L’objectif de l’Apocalypse n’est pas de retracer la vie du Christ, mais de faire percevoir la destination ultime de ceux qui gardent le témoignage de Jésus (v.17), leur participation dans la Jérusalem céleste.

 

Ch.13. De guerres et de combats, l’Apocalypse est remplie.

Ce chapitre 13 semble lui aussi très violent. Mais il vaut la peine de repérer la progression, en particulier à partir du ch.12. Tout d’abord, Satan n’a plus accès au monde de Dieu : en 12, 13, le dragon est précipité sur la terre, les fleuves d’eau qu’il déverse ne peuvent plus atteindre la femme. Cependant de nombreux adorateurs peuvent se tourner vers la Bête et blasphémer contre Dieu. La bête fait la guerre aux saints (aux chrétiens). La présence d’une seconde bête, au service de la première est peut-être à comprendre comme faux prophète ou propagande impériale, propagande qui séduit les habitants de la terre.

 

Le signe de la bête. Cette population reçoit la marque de la Bête (se souvenir des144.000 marqués au front dans le monde divin). Ici, un nom et un chiffre d’homme sont donnés. 666 peut être l’expression de “trois fois sept moins un”, chiffre imparfait s’il est possible ! Certains y voient la correspondance avec Néron-César. Bref le chiffre de la bête, imparfait est totalement humain et non divin.

 

Dans les chapitres suivants, jusqu’au ch. 20, l’Apocalypse fait apparaitre tour à tour des forces du mal hostiles aux croyants. Toutes ces forces, reliées entre elles sont mises en déroute, l’une après l’autre. Le Dragon qui apparait en premier au ch.12, sera le dernier vaincu au ch. 20. Les deux derniers chapitres de l’Apocalypse, 20 et 22 signent la victoire définitive.

 

Prier la Parole

Eternellement heureux dans son Royaume (W 72) Robert Lebel

 

Ils sont nombreux les bienheureux

Qui n’ont jamais fait parler d’eux

Et qui n’ont pas laissé d’image…

Tous ceux qui ont depuis des âges

Aimé sans cesse et de leur mieux

Autant leurs frères que leur Dieu

 

Ceux dont on ne dit pas un mot

Ces bienheureux de l'humble classe

Ceux qui n'ont pas fait de miracle

Ceux qui n'ont jamais eu d'extase

Et qui n'ont laissé d'autre trace

Qu'un coin de terre ou un berceau.

 

Ils sont nombreux, ces gens de rien

Ces bienheureux du quotidien

Qui n’entreront pas dans l’histoire

Ceux qui ont travaillé sans gloire

Et qui se sont usé les mains

À pétrir, à gagner le pain.

 

Dates des rencontres : reportées en janvier.

(En janvier, s’il n’y a pas de restrictions.) (Pour Aire, aux salles paroissiales)

 

Janvier

Mars

Avril

Mai

Hénin-B. 18h-20h

11

8

12

 

Aire/Lys 9h15-11h30

12

9

13

 

Arras- MDA14h-16

19

16

20

 

 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 3604 visites