L’ÉPIDÉMIE REND VISIBLE DES INÉGALITÉS DÉJÀ EXISTANTES ET LES AMPLIFIE !

L’épidémie rend visible des inégalités déjà existantes et les amplifie !

 

Avec cette crise sanitaire, nous reprenons conscience de l'existence des professionnels dont les métiers sont indispensables à notre société. On leur donne enfin la visibilité qu'ils méritent ! Les soignants, mais aussi celles et ceux qui sont souvent dans l'ombre comme les caissières, les éboueurs, les transporteurs, toutes celles et tous ceux qui continuent de travailler pour répondre à nos besoins quotidiens.

 

Mais dans cette crise sanitaire, on parle peu des travailleurs en entreprise qui n'ont pas leur mot à dire. Ils sont en contact répété avec leurs collègues, et continueront, tant que leur patron en aura décidé ainsi, même si leur activité n'est pas vitale. 

 

Pourquoi tous les professionnels qui ne sont pas vitaux à l'existence de la population ne sont pas autorisés à rester chez eux ?

 

Pourquoi les mesures radicales décrétées par le gouvernement comme "en temps de guerre" ne s'appliquent pas aux ouvriers et aux employés qui expédient des objets plus ou moins utiles à celles et ceux qui sont confinés ?

 

En principe, le confinement est une mesure adéquate et sage mais en pratique, son application est tortueuse et révèle une fois de plus les structures inégalitaires qui régissent notre société.

 

Parmi les mouvements qui composent la Mission Ouvrière, l’Action Catholique Ouvrière (ACO) et la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) ont souhaité s’exprimer publiquement et faire part de leurs inquiétudes pour les travailleurs contraints de poursuivre leurs activités, mais également de leurs espérances pour un monde plus juste et plus humain.

 

Membres, amis et partenaires de la mission ouvrière, je vous invite à prendre connaissance de ces textes et à les faire connaître autour de vous (A lire sur le site national de la JOC et de l’ACO).

 

Eh oui, cette épidémie rend visible des inégalités déjà existantes et les amplifie ! 

 

Je constate dans cette période combien le confinement est plus difficile à vivre pour des populations mal loties qui vivent habituellement une large part de leur vie sociale à l'extérieur. "Ici c'est l'enfer .... Je n'arrive plus à dormir, je subis les bavardages et jeux bruyants des jeunes le soir dans les cages d'escalier dans une HLM mal isolée" me confie une personne au téléphone.

 

Le coronavirus pourrait aussi creuser un fossé social au niveau scolaire. Après la fermeture des écoles, des dispositifs ont été mis en place pour assurer la continuité pédagogique à domicile. Mais tous les parents n'ont pas cette possibilité d'accompagnement, certains n'ont même pas accès à Internet. Nous risquons de voir s'accroître encore l'écart entre les élèves.

 

Heureusement dans cette période, l'envie d'aider est bel et bien là et la générosité se déploie, plus encore au sein des associations caritatives dont l'action envers les plus démunis est admirable. Nous le croyons : Jésus-Christ est là au cœur de nos vies et des solidarités qui s’inventent au service de tous.

 

Confinés, restons unis par le cœur et la prière.

 

Bien fraternellement

Patricia BERNARD

Déléguée Diocésaine Mission Ouvrière 62