Qu’entend-on par fondamentalisme

Qu’entend-on par fondamentalisme, à propos de la lecture de la Bible ?

Lire la Bible Lire la Bible  Benoît XVI s’est encore exprimé de manière très claire, dans Verbum Domini § 44, sur le type de lecture fondamentaliste des Ecritures. Il l’avait déjà fait aux Bernardins lors de sa visite en France en septembre 2007. Un document de la Commission biblique pontificale “L’interprétation de la Bible dans l’Eglise” de 1994, signé par lui-même, alors cardinal Ratzinger, avait déjà explicitement condamné cette erreur de lecture.

 

Lorsqu'un texte est lu, le lecteur engage en fait un dialogue avec le texte. Lire la Bible Lire la Bible  Dans le dialogue, il est utile de savoir non seulement où j'ai mes deux pieds, mais aussi où mon interlocuteur a les siens. “L’élément historique se présente dans le multiple et l’humain… L’Écriture a besoin de l’interprétation, et elle a besoin de la communauté où elle s’est formée et où elle est vécue… À travers la perception croissante de la pluralité de ses sens, la Parole n’est pas dévalorisée, mais elle apparaît, au contraire, dans toute sa grandeur et sa dignité” (Benoit XVI aux Bernardins). La lecture fondamentaliste oublie de poser la question de savoir d'où vient un texte. S'il s'agit d'un texte reconnu comme « inspiré par Dieu », il ne faut pas confondre « inspiration» avec « dictée ».

 

Commission biblique Pontificale : “l’interprétation de la Bible dans l’Eglise” 15 avril 1993


La Parole éternelle s'est incarnée à une époque précise de l'histoire, dans un environnement social et culturel bien déterminé. Qui désire l'entendre doit humblement la chercher là où elle s'est rendue perceptible, en acceptant l'aide nécessaire du savoir humain. Pour parler aux hommes et aux femmes, dès l'époque de l‘Ancien Testament, Dieu a exploité toutes les possibilités du langage humain, mais en même temps, il a dû aussi soumettre sa parole à tous les conditionnements de ce langage. Le respect véritable pour l'Ecriture inspirée exige que soient accomplis tous les efforts nécessaires pour qu'on puisse bien saisir son sens. Commission biblique pontificale, "L'interprétation de la Bible dans l'Église", dans La Documentation catholique, n° 2085, 91/1, 1994, pp. 26, 43-44

 

Benoit XVI, discours aux Bernardins (12 sept. 2008)
 

 

 “Le littéralisme mis en avant par la lecture fondamentaliste représente en réalité une trahison aussi bien du sens littéral que Benoit XVI Benoit XVI  du sens spirituel… L’aspect problématique de la “lecture fondamentaliste” est que, en refusant de tenir compte du caractère historique de la Révélation biblique, on se rend incapable d’accepter pleinement la vérité de l’Incarnation elle-même.

Le fondamentalisme fuit l’étroite relation du divin et de l’humain dans les rapports avec Dieu. Pour cette raison, il tend à traiter le texte biblique comme s’il avait été dicté mot à mot par l’Esprit et n’arrive pas à reconnaître que la Parole de Dieu a été formulée dans un langage et une phraséologie conditionnée par telle ou telle époque”.

 

Benoit XVI, Verbum Domini, 12 sept. 2010


La véritable réponse à une lecture fondamentaliste est le lecture croyante de l’Ecriture Sainte pratiquée depuis l’Antiquité dans la Tradition de l’Eglise ; celle-ci cherche la vérité qui sauve pour la vie de chaque fidèle et pour l’Eglise. Cette lecture reconnait la valeur historique de la Tradition biblique. C’est précisément à cause de cette valeur de témoignage historique que celle-ci veut redécouvrir la signification vivante des Ecritures saintes destinées aussi à la vie du croyant aujourd’hui, sans ignorer, donc, la médiation humaine du texte inspiré et ses genres littéraires.