Chant grégorien

La nature du chant grégorien le place au cœur même de la liturgie

"L’Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine."

Concile Vatican II, Sacrosanctum Consilium, n° 116

 

"Le chant grégorien, que l’Eglise reconnaît comme le “chant propre de la liturgie romaine”, constitue un patrimoine spirituel et culturel unique et universel, qui nous a été transmis comme l’expression musicale la plus limpide de la musique sacrée, au service de la Parole de Dieu. Son influence fut considérable sur le développement de la musique en Europe."

Saint Jean-Paul II au Congrès international de musique sacrée, 2001

 
 

     La nature du chant grégorien le place au cœur même de la liturgie, la prière publique de l’ensemble du peuple de Dieu. Le répertoire grégorien se trouve donc dans les livres liturgiques que l’Église nous donne aujourd’hui. Ces livres sont le Graduel pour les pièces de la Messe, et l’Antiphonaire pour l’ensemble de l’Office divin.

 

1- Les chants de la Messe

 

     Le Graduel livre des pièces grégoriennes chantées au cours de la Messe ; il est composé de trois grandes parties : le Propre, le Commun et l’Ordinaire.

 

     Le Propre contient les pièces de chaque dimanche de l’Année liturgique (Avent, Carême, Temps pascal, Temps après la Pentecôte…), des fêtes du Seigneur et celles des Saints. Ces pièces sont : l’introït, le graduel, l’Alléluia, le chant d’offertoire et le chant de communion. On y trouve également les traits, chantés après l'épître de la Septuagésime à Pâques, et les quatre séquences (Victimæ paschali laudes, Veni Sancte Spiritus, Lauda Sion, Stabat Mater).

 

Le Commun rassemble les pièces que l’on chante aux fêtes des saints qui n’ont pas de pièces propres.

 

     À côté des chants du Propre et du Commun, la célébration de la Messe comprend des chants dont le texte est fixe, indépendant du jour ou de la fête : l’Ordinaire. Ces chants sont le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus et l’Agnus Dei.

 

2- L’Office divin

 

     Sept fois le jour et une fois la nuit, la communauté monastique se réunit au chœur afin d’accomplir l’œuvre essentielle, centrale et premier devoir de toute vie religieuse : l’Office divin (Opus Dei, œuvre de Dieu), la grande prière quotidienne de l’Église. Les offices de la journée et celui de la nuit forment “le glorieux cortège, la préparation ou le rayonnement” de la Messe, selon l’expression de Dom Delatte dans son Commentaire de la Sainte Règle.

 

     Contenu dans l’Antiphonaire, l’Office divin, consacre l’ensemble du temps par la louange divine. Aux différents éléments de l’Office dont la mélodie est plus ou moins ornée (antiennes, psalmodie, répons, hymne et verset, cantiques évangéliques du Benedictus et du Magnificat), il faut ajouter les lectures bibliques dont le sobre récitatif est à la base de tout le chant grégorien. L’Antiphonaire est divisé en Propre (du Temps et des Saints) et Communs des Saints.