Liturgie

Culte rendu à Dieu

Bénédiction Abbatiale à Saint-Omer Bénédiction Abbatiale à Saint-Omer  © Philippe Hudelle« La liturgie est considérée comme l’exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ, exercice dans lequel la sanctification de l’homme est signifiée par des signes sensibles et est réalisée d’une manière propre à chacun d’eux, dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus-Christ, c’est-à-dire par le Chef et par ses membres.

 

Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu’œuvre

du Christ prêtre et de son Corps qui est l’Église,

est l’action sacrée par excellence

dont nulle autre action de l’Église

ne peut atteindre l’efficacité

au même titre et au même degré

 

(Vatican II, Constitution Sacrosanctum Concilium n.7)

 

Comment la liturgie est-elle efficace ?

 

par son double mouvement ascendant et descendant :

 

  • la liturgie fait monter la prière vers Dieu : pour adorer, rendre grâces, réparer, intercéder ;
  • la liturgie fait descendre la grâce de Dieu : pour nous purifier, nous sanctifier, nous entraîner vers le Père.

 

Telle est la double fin de la liturgie : la gloire de Dieu et la sanctification des hommes.

 

 

Comment la liturgie de la terre prépare-t-elle celle du ciel ?

 

La liturgie de la terre prépare celle du ciel, car elle nous permet :

 

  • de participer par avant-goût à la liturgie du ciel ;
  • de chanter avec les anges dès ici-bas (dans le Sanctus par exemple) ;
  • de vénérer la mémoire des saints dont nous espérons partager la société ;
  • d'attendre le retour du Sauveur dans la gloire.

 

Pape Benoît XVI Pape Benoît XVI       « Acte unique de l'histoire de l'humanité : la Parole éternelle de Dieu entre dans l'histoire des hommes à la plénitude des temps pour les racheter par l’offrande de lui-même dans le sacrifice de la Croix.

 

     Nos liturgies de la terre, tout entières ordonnées à la célébration de cet Acte unique de l'histoire ne parviendront jamais à en exprimer totalement l'infinie densité. La beauté des rites ne sera, certes, jamais assez recherchée, assez soignée, assez travaillée, puisque rien n'est trop beau pour Dieu, qui est la Beauté infinie.

 

     Nos liturgies de la terre ne pourront jamais être qu'un pâle reflet de la liturgie céleste, qui se célèbre dans la Jérusalem d'en haut, objet du terme de notre pèlerinage sur la terre. Puissent, pourtant, nos célébrations s'en approcher le plus possible et la faire pressentir ! »

 

Benoît XVI, Vêpres à Notre-Dame de Paris, 12 septembre 2008

 

 

     La liturgie, c’est la prière que le Christ tout entier, la tête et les membres, adresse au Père dans l’Esprit-Saint. Nous y prions en Église, en tant que membres du corps du Christ. Nous y chantons les psaumes, ces prières qui font partie de la Bible, la Parole de Dieu. Ainsi nous prions Dieu avec la Parole même de Dieu. Il est au principe comme au terme de notre prière.

 

     Saint Benoît a bien raison d’appeler la liturgie l’Opus Dei, l’œuvre de Dieu, car Dieu en est le sujet, tout autant que l’objet. Il lui accorde une grande importance : pas moins de quinze chapitres de sa Règle lui sont consacrés. Surtout, saint Benoît exige du moine qu’il “ne préfère rien à l’œuvre de Dieu” (ch. 43).

 

     Par la célébration quotidienne de la messe et de l'office divin, Dieu est loué pour le don de la vie et le don plus merveilleux encore de son amitié, lui qui a voulu faire de tous les hommes ses enfants. En apportant beaucoup de soin à la célébration de la liturgie, nous entrons dans le dynamisme de la création, qui rend gloire à Dieu par la beauté qu’elle a reçue de Dieu. C’est dans la liturgie que s’enracine la grande attention à la beauté de toutes choses qui caractérise les moines.

 

     La source et le sommet de la liturgie, c’est la célébration quotidienne de l’Eucharistie. C’est là que se fondent ultimement l’unité de la communauté, son insertion dans l’Église, ainsi que sa fécondité spirituelle. La messe est célébrée tous les jours en latin et en chant grégorien, avec le plus grand soin possible.

 

Pape Jean-Paul II Pape Jean-Paul II  

 

     « Que votre joie intime soit la louange de Dieu exprimée dans la forte et douce langue latine, dans les sublimes et purifiantes mélodies grégoriennes. » 

Saint Jean-Paul II,  le 18 mai 1979

 

     « En participant à la liturgie, nous faisons nôtre la langue de la mère Eglise, nous apprenons à parler en elle et pour elle. Je dois me plonger progressivement dans les paroles de l'Eglise, avec ma prière, avec ma vie, avec ma souffrance, avec ma joie, avec ma pensée. C'est un chemin qui nous transforme. (...)

 

     La liturgie se célèbre pour Dieu et non pour nous-mêmes ; c’est son œuvre ;  c’est Lui le sujet ; et nous devons nous ouvrir à Lui et nous laisser guider par Lui et par son Corps qui est l’Eglise. »

Benoît XVI, audience 3 octobre 2012

 

     En plus de l’Eucharistie, saint Benoît a prévu que la communauté monastique se rassemble au chœur pour célébrer la liturgie sept fois dans la journée, de manière à sanctifier tous les moments de la vie quotidienne :

 

  • les Matines ou Vigiles de la nuit sont composées de psaumes, mais aussi de lectures, souvent nombreuses, tirées de la Bible et des Pères de l’Église ; elles signifient notre attente du retour glorieux du Christ. “Le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit”, dit saint Paul (1 Th 5, 2).

 

  • les Laudes, office de louange du matin par excellence, s’accordent avec la gloire naturelle de l’aurore. Nous y célébrons quotidiennement la victoire de la lumière sur les ténèbres, image de la victoire du Christ sur la mort par sa résurrection.

 

  • la journée de travail est rythmée par les petites heures, assez brèves. Elles ont gardé la dénomination des heures romaines. Prime, la première heure se situe en tout début de matinée, Tierce, la troisième heure, est placée avant la messe, tandis que les offices de Sexte (sixième heure) et de None (neuvième heure) encadrent le déjeuner.

 

  • la louange des Vêpres sanctifie la soirée. Sa composition rappelle celle de Laudes. On y chante le Magnificat, le cantique entonné par la Vierge Marie lors de la Visitation.

 

  • la journée s’achève par l’office de Complies. À son issue, nous chantons l’une des quatre antiennes à la Vierge, dont le Salve Regina, justement célèbres pour la beauté de leurs mélodies grégoriennes. Commence ensuite le grand silence de la nuit, qui durera jusqu’à l'office de Prime du lendemain.

Article publié par ABBAYE SAINT PAUL DE WISQUES • Publié • 6383 visites