Saint Benoît
Sa vie, sa règle, la médaille
Notre Bienheureux Père Saint Benoît, patriarche des moines
Le document qui organise notre vie, pratique et spirituelle, est la Règle de saint Benoît.
La vie de Saint Benoît
Benoît est un jeune noble né à Nursie, en Italie, vers 480. Il interrompt très vite les études de lettres qu’il a commencées à Rome, pour plaire à Dieu seul et mener la vie solitaire. Il débute une vie d’ermite dans une caverne inaccessible. Un moine le ravitaille en lecture et en nourriture au moyen d’une corde.
Les moines du monastère voisin de Vicovaro lui demandent de devenir leur supérieur. Benoît accepte et tente de réformer la communauté, en proie au laisser-aller. Mais en vain : son action dérange, ses exigences agacent, à tel point qu’on tente de l’empoisonner.
Il retourne dans la grotte, mais sa renommée grandit. L’affluence de disciples lui fait fonder à Subiaco douze monastères qui vivent sous sa direction.
De nouveau, son action et sa vertu le mettent en danger. Victime de jalousie, il part au sud de Rome. En 529, Benoît et quelques moines s’installent dans une ancienne forteresse qu’ils transforment en monastère, sur le mont Cassin. C’est sur ce promontoire rocheux du mont Cassin que Benoît termine sa vie en 547. Ses reliques ont été transférées en 703 jusqu’à Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret), dans l’abbaye de Fleury. Elles y sont toujours vénérées.
Lire des extraits de la vie de Saint Benoît par Saint Grégoire le Grand.
Saint Benoît-sur-Loire / Abbaye de Fleury
La Règle de Saint Benoît
Vers 540, Benoît rédige une règle qui organise la vie des moines et oriente leur spiritualité. Elle régit encore la vie de milliers de moines aujourd’hui.
Le pape saint Grégoire le Grand, qui a raconté la vie de Benoît dans ses Dialogues (lire +), en a souligné la discrétion, c'est-à-dire le souci de ne rien exiger d’excessif. Saint Benoît veut que l’Abbé gouverne de telle sorte que « les forts désirent faire davantage, et que les faibles ne se découragent pas » (ch. 64).
La Règle définit la vie spirituelle et matérielle des moines et l’organisation du monastère, afin de créer des conditions favorables à une parfaite recherche de Dieu. Elle décrit en particulier les vertus monastiques que sont l’obéissance, l’humilité et l’esprit de silence. Elle organise en détail la liturgie monastique, que saint Benoît appelle l’Opus Dei, l’œuvre de Dieu. Elle constitue le cœur de la vie du moine.
Saint Benoît accorde une grande place à l’Abbé : il représente le Christ dans le monastère. Aussi exige-t-il de lui une sagesse et une doctrine exemplaires. Saint Benoît avertit l'Abbé qu’il est responsable de l’obéissance de ses disciples. Il lui faut dès lors employer tous ses soins à conduire ses disciples sur la voie de la sainteté, en se faisant « aimer plus que craindre » (ch. 64).
A la fin de sa Règle, quelques chapitres donnent la quintessence de l’esprit de saint Benoît. Ils insistent sur la charité qui doit unir les frères : ils ne doivent pas se condamner mutuellement, mais au contraire s’obéir les uns les autres. « Chacun cherchera à honorer ses frères, choisissant leurs intérêts plutôt que les siens propres » (ch. 72).
Mais la Règle n’est pas un aboutissement. Saint Benoît dit lui-même qu’elle n’est qu'une « ébauche de règle » (ch. 73). Elle met le moine en chemin, elle lui ouvre des horizons illimités de doctrine et de vertu. Celui qui la met en pratique parviendra, sous la conduite de Dieu, à la patrie céleste vers laquelle il se hâte.
Nous lisons intégralement la Règle trois fois par an, comme le demande saint Benoît (ch. 66).
La médaille de Saint Benoît
Ces initiales représentent deux vers :
VADE RETRO SATANA ; NUNQUAM SUADE MIHI VANA;
SUNT MALA QUAE LIBAS ; IPSE VENENA BIBAS.
Retire-toi, Satan ; ne viens pas me conseiller tes vanités ;
le breuvage que tu verses est le mal : bois toi-même tes poisons.
Ces paroles sont liées à deux événements de la vie de saint Benoît :
- celles du premier vers, lors de la tentation qu'il éprouva et dont il triompha par le signe de la Croix (lire le récit : chap II la tentation)
- celles du second vers, au moment où ses ennemis lui présentèrent un breuvage de mort, qu'il découvrit en produisant le signe de vie sur le vase qui le contenait.(lire le récit : chap III n.4)
IHS, les trois premières lettres de Jésus en capitales de l’alphabet grec ou PAX : paix
CSPB Crux Sancti Patris Benedicti : croix du saint père Benoît
CSSML Crux Sacra Sit mihi lux : que la sainte croix soit ma lumière
NDSMD Non draco sit mihi dux : que le dragon ne soit pas mon guide
VRS Vade retro satana : arrière, Satan
NSMV nunquam suade mihi vana : ne me conseille jamais tes vanités
SMQL sunt mala quae libas : les breuvages que tu offres apportent le mal
IVB ipse venena bibas : bois toi-même tes poisons