"Tous responsables en Eglise !" 06/2008

Animateurs Laïcs en Pastorale

En insistant sur la vocation et la mission de tous les baptisés et en soulignant que l’Église est l’affaire de tous, le Concile Vatican II a favorisé la mise en place progressive d’« animateurs laïcs en pastorale »

 

alp alp  Dès avant le Concile on a vu des laïcs assumer peu à peu dans les paroisses certaines tâches : catéchèse, visite des malades, animation…

Mais depuis une trentaine d’années, des laïcs reçoivent des responsabilités pastorales plus larges de la part de l’évêque. Même s’ils existaient déjà avant cette date, ceux que l’on appelait naguère « les permanents » du diocèse d’Arras ont été pour la première fois répertoriés comme tels dans une liste particulière dont fait état notre annuaire diocésain de 1982. A l’époque, ils se répartissaient ainsi : 3 pour la formation permanente, 11 pour les mouvements d’Action catholique, 9 pour l’Aumônerie de l’Enseignement public, 19 pour la catéchèse. On note enfin 39 « permanentes en pastorale » (toutes religieuses !) au service d’une portion particulière du territoire diocésain.

 

Depuis un quart de siècle, les choses ont bien changé. Le langage s’est précisé, les missions se sont diversifiées, un statut a été élaboré à l’échelon national. La lettre que les « animateurs laïcs en pastorale » (ALP) reçoivent de l’évêque, qu’ils soient salariés ou non, les reconnaît comme chargés de mission au sein de l’activité missionnaire qui se déploie dans les doyennés, dans les aumôneries de toutes sortes, ainsi que dans les services pastoraux diocésains.

 

La diminution du nombre des prêtres a sans doute contribué à la mise en place de ces animateurs laïcs. Mais il est devenu assez clair aujourd’hui que dans l’Église chacun a sa place et doit prendre sa part de responsabilité propre. Nul n’a le monopole de la mission. Tous les fidèles du Christ, parmi lesquels les ministres ordonnés et les animateurs laïcs, sont coresponsables de l’annonce de la foi et de la vitalité des communautés. « Il nous faut tout mettre en œuvre pour que la vie et la mission de l’Église reposent sur la responsabilité commune des chrétiens ». Telle est la volonté qu’exprimaient les évêques de France en 1973 (« Tous responsables dans l’Église ? », Paris, Centurion, 1973)

 

De plus en plus, l’activité des animateurs laïcs en pastorale – qui sont très majoritairement des femmes – est perçue comme une richesse. Ils et elles sont appelés à des responsabilités de coordination ou d’accompagnement parfois importantes au plan du diocèse et des doyennés. Cela demande compétence et une formation de qualité, initiale et continue. Cela suppose un solide enracinement spirituel. Cela requiert aussi d’investir dans la durée.

 

L’animateur en pastorale, je peux en témoigner, vit dans l’humilité sa mission comme un service. Il sait parfaitement qu’il n’a pas d’abord à se mettre en évidence par des réalisations spectaculaires dont il pourrait s’arroger le mérite. Sa mission première est de soutenir l’action indispensable de tous les baptisés. Il ne fait pas à la place des autres : il discerne ceux qui pourraient se mettre en route ; il rend possible, il aide, il forme, il encourage, il rend responsable. L’essentiel de son travail ne consiste pas à entretenir des structures, mais à rencontrer des personnes avec le souci de les faire grandir. Pas facile, direz-vous ? Peut-être. Il serait naïf de prétendre que l’animateur laïc en pastorale ne connaît ni l’échec ni la déception. Mais chacun se rend compte, au fil du temps, que le don n’est pas à sens unique. Il constate que des relations solides se nouent, que l’esprit évangélique s’affirme et il lui arrive même de s’émerveiller devant les imprévus de Dieu.

 

Jean-Claude Vieillard

Article publié par Damien Godin - Responsable du Service diocésain des animateurs laïcs en pastorale • Publié • 7434 visites