20ème dimanche ordinaire

Les petits chiens mangent bien les miettes !

Dimanche 16 août 20ème dimanche ordinaire

Isaïe 56, 1.6-7 ; Romains 11, 13-15 ; Matthieu 15, 21-28

 

La réplique de la cananéenne, qui n’appartient pas au peuple élu, exprime la fierté légitime de toute personne, peu importe ses origines ou ses appartenances religieuses. L’évangile de Marc plus encore que Matthieu exprime tout ce qui devrait la disqualifier aux yeux de l’envoyé de Dieu.

 

En plusieurs occasions, les évangiles témoignent d’un Jésus différent de nos attentes dans sa manière d’accueillir qui se présente à lui, excepté l’évangile de ce jour où la présence de la cananéenne provoque le rejet de la part de Jésus. La plupart des commentateurs relèvent une dimension pédagogique dans le travail de rédaction des évangélistes.

 

L’attitude de Jésus n’est pas compréhensible excepté dans la manière de provoquer ses auditeurs à découvrir une autre relation à l’égard de la personne rencontrée : les catégories du pur et de l’impur ne peuvent pas s’appliquer à l’égard des gens rencontrés. Que ce soit la femme adultère, que ce soit la cananéenne, que ce soit le fils prodigue, que ce soit le samaritain sur le chemin de Jérusalem à Jéricho, tous ont droit à cette première place dans le cœur de Jésus. Ainsi on peut entendre la parole à la femme adultère : “personne ne t’a condamnée ? Personne… moi non plus, je ne te condamne pas”.

 

Ainsi, la cananéenne est traitée tout comme la femme adultère. Ces femmes sont à la même place que Marie. Pensons au geste de Jésus : “Qui sont ma mère et mes frères ? Tous ceux-là qui navigues autour de moi” (Cf Matthieu 12,50). Au lendemain de la fête de l’Assomption, remettons toute personne proche ou étrangère, en proximité avec Jésus sur le chemin vers le Père.

 

On trouvera semblable réflexion dans la lettre de Paul aux Romains, quand il parle de la gratuité des dons de Dieu : nous avons tous été mis dans le même sac et c’est le même Seigneur qui fait de chacun de nous ses enfants, non pas à cause de nos mérites, mis à cause de son grand amour à notre égard. On pourrait trouver le même esprit dans l’Ecriture de saint Jean. E.H.