Marie dans le Nouveau Testament
Présentation des citationsdu Nouveau Testament où Marie est nommée ou évoquée
Au fur et à mesure que la communauté chrétienne élabore et formule sa foi, Marie prend une place de plus en plus grande dans les textes du Nouveau Testament.
Les lettres de Paul
Dans les lettres de Paul, qui constituent les premiers écrits du Nouveau Testament, Marie occupe une place plus que discrète : elle n'est jamais nommée.
Dans sa lettre aux Galates Paul mentionne juste que Jésus est "né d'une femme" (Epîtres aux Galates 4,4). Pleinement homme, Jésus a eu une mère qui lui a donné le jour et l'a élevé. Toute sa vie Jésus parlera avec l'accent de la Galilée, l'accent de Marie et de Joseph.
Evangile de Marc
Marie est mentionnée pour la première fois dans l'Evangile de Marc, mais comme en passant. Lorsque Jésus revient à Nazareth, ses compatriotes s'étonnent et disent « n'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de Josè, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » (Marc 6,3). Jésus se heurte à l'incompréhension voire à l'hostilité de sa famille : « il a perdu la tête, disent-ils » (Marc 3,21). Marie est comme prise en otage par le groupe familial, mais rien ne permet d'affirmer qu'elle s'oppose à la mission de son fils.
Evangile de Matthieu
L'Evangile de Matthieu commence par une généalogie qui relie Abraham à « Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, que l'on appelle Christ ». En plus de Marie, quatre femmes figurent dans cette généalogie : Thamar, Rahab, Ruth et la femme d'Ur. Les amours de ces femmes n'ont pas été très régulières. Thamar, Rahab et Ruth sont d’origine étrangère. Serait-ce une manière subtile de montrer que Dieu écrit droit avec des lignes courbes, selon une formule célèbre, et que Jésus est avant tout un cadeau de Dieu à l'humanité, déjà annoncé par le prophète Isaïe « voici que la Vierge concevra et enfantera un fils... » Joseph est le personnage en vue de l'Evangile de l'enfance. Guidé par l'Ange du Seigneur, il accueille Marie et s'occupe de Jésus enfant et de sa mère.
L’évangile de Luc.
Changement de perspective dans l'Evangile de l'enfance de Luc. Marie occupe le devant de la scène. L'Ange du Seigneur vient lui annoncer la naissance d'un fils qui sera le Fils du Très-Haut et qui aura une qualité qui n'appartient qu'à Dieu, il sera Saint. Cette Bonne Nouvelle, Marie court l'annoncer dans la maison de Zacharie, le muet du Temple. Dialoguant avec Elisabeth, elle chante l’action du Dieu Sauveur en citant abondamment les Ecritures.
Lorsqu'elle a donne le jour à Jésus, elle accueille des bergers qui lui transmettent le message céleste : aujourd'hui vous est un Sauveur qui est le Christ Seigneur ». Figure éminente au milieu des siens et modèle des croyants « elle retient tous ces évènements en en cherchant le sens ». Celui-ci ne se dévoilera pleinement qu'à la lumière de Pâques.
Dans le Temple, Marie accueille les paroles de Syméon. Jésus est la lumière pour éclairer les nations païennes et la gloire d'Israël. Dans ce même Temple, elle entend Jésus adolescent faire la révélation suprême : « ne le saviez-vous pas ? C'est chez mon Père que je dois être ». Bien que ne saisissant pas le sens de ces paroles qui dépassent toute compréhension humaine, Marie garde tous ces événements dans son cœur (Luc 2,49-51).
Toute lecture purement anecdotique ou psychologisante de l'Evangile de l'enfance et de la place de Marie est dépourvue d'intérêt. Dans le récit de Luc, Marie est la mère de Jésus mais également un modèle pour les croyants. Ouverte à l’initiative divine, elle accueille et médite une bonne nouvelle L'image de la Pentecôte donne une place prééminente à Marie, plus que ne le rapporte Luc en Actes ch.2qui lui est transmise par des voix divines ou humaines. Elle est comme la face interne, mystique de l'Eglise. Dans sa course vers la maison de Zacharie et d'Elisabeth, elle est également la figure de l'Eglise missionnaire. Aussi n'est-il pas étonnant de la voir figurer dans le groupe de disciples réunis autour des apôtres qui se préparent a accueillir l'Esprit de Pentecôte (Actes des Apôtres 1,14).
L’évangile de saint Jean.
La place éminente de Marie dans l'Eglise est encore renforcée dans l'Evangile de Jean. La mère de Jésus y est présente deux fois : à Cana et au pied de la croix. Avant de mourir, le Christ confie le disciple bien-aimé à celle qui a dit aux serviteurs de la noce : « faites ce qu'il vous dira ». En prenant Marie chez lui, le Disciple la reçoit comme sa mère. Mère du Disciple, Marie est la mère de tous les croyants.
Joseph Stricher Eglise de Metz. Prêtre, Ay-sur-Moselle