Toussaint et novembre

Dieu de la vie et de l'espérance

1 et 3 novembre

Toussaint : Apocalypse 7, 2-14 ; 1 Jean 3, 1-3 ; Matthieu 5, 1-12

3 novembre Sagesse 11,22 à 12,2 ; Thessaloniciens 1, 11 à 2, 2 ; Luc, 19, 1-10

 

Toussaint, commémoration des défunts, 31è dimanche

Le 5 novembre, nous ferons mémoire de la rencontre de François d’Assise avec le sultan Al Kamil.

En quelques jours nous sommes sollicités dans notre méditation par le rappel de plusieurs dates.

 

Lors de la Toussaint, nous entendrons le discours de béatitudes selon Matthieu. Le dimanche 3 novembre, ce sera la rencontre de Zachée avec Jésus. Puis le rendez-vous manqué entre le christianisme et l’Islam… autre temps, autres mœurs. C’est encore un débat aujourd’hui.

 

La Toussaint est invitation à considérer la vie des croyants avec les yeux de Dieu. Matthieu a voulu commencer son évangile et la Vie publique de Jésus par « le sermon sur la montagne », sorte de fresque où Jésus est présenté comme nouveau Moïse.

 

Les valeurs proclamées par Jésus ne correspondent pas à celles du libéralisme actuel et il vaudrait la peine de comparer ces valeurs, voir en quoi nous sommes éloignés ou proches de ce que Jésus met en avant. Bien sûr il y a un travail de rédaction de la part de Matthieu. Il est probable qu’il s’adresse à des judéo-chrétiens d’Antioche, mais il ne reste pas enfermé dans le cadre mosaïque. Il cherche dès le début de son évangile à faire adhérer ses destinataires à l’annonce faite par Jésus. Dans l’expression “On vous a dit… moi je vous dis”, quelque chose de l’évolution qu’apporte Jésus est perceptible. Cela explique que la mission en monde juif fut difficile. Est-ce pour cela que le ch.23 de Matthieu apparaitra très anti-juif ?

 

Ainsi Jésus est très exigeant et pourtant porteur d’une bonne nouvelle d’abord pour les pauvres et les petits. Les paroles “Heureux…” s’adresse à des gens envers qui les autorités religieuses ont fait bien des reproches. Au-delà des premiers destinataires, c’et à nous que s’adressent ces paroles : “Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse…” Comme Marc ou Jean, Matthieu adresse une bonne nouvelle à ces derniers de la société qui se sont mis à suivre un prédicateur itinérant. Ils espéraient que Dieu se rendrait poche d’eux, cela devint une certitude pour eux.

 

C’est aussi ce que nous croyons. Dieu vient à notre rencontre, non pour nous condamner, non pour nous faire porter un fardeau trop lourd, mais pour nous faire entrer en communion avec sa vie. C’est dans cet esprit que nous pouvons entrer dans la fête de la Toussaint, que nous pouvons visiter les cimetières : nous croyons que Dieu accueille ces personnes qui nous ont précédés, qui ont proposé un sens à notre vie… qui ont essayé. Que retenir de la première lecture, tirée de l’Apocalypse, sinon que la foule des élus est immense. Cela pourrait nous aider à comprendre que l’Apocalypse n’est pas le livre des catastrophes, mais celui de l’espérance.

 

Le dimanche 3 novembre, nous continuons les lectures dans la même perspective que la Toussaint : la première lecture, de la Sagesse invite à reconnaitre en Dieu celui qui aime les vivants et oriente leur vie dans le sens du bien. La lettre aux Thessaloniciens était au départ une réponse de Paul aux Chrétiens qui l’interrogeaient sur ce qu’il y aurait après notre mort. Une partie de la réponse de Paul consiste à faire en sorte que notre présent soit digne de Dieu et que cette vie présente glorifie Dieu.

 

Enfin, l’évangile de ce jour rapporte la relation entre Zachée et Jésus. Zachée qui espérait voir sans être vu, le voilà mis en pleine lumière par Jésus. On ne sait pas ce que Zachée et Jésus se sont dit, mais on connait la transformation de cœur que fut la vie de Zachée. Nous ne sommes pas faits pour vivre retranchés devant le saint sacrement, même si c’est une bonne chose, nous sommes appelés à faire de notre vie une œuvre agréable aux yeux de Jésus et, comme Zachée, voir ceux qui ont besoin de recevoir une part des biens de la terre. Ce faisant, nous découvrons l’attente de Jésus à notre égard : il est venu chercher et sauver ce qui était perdu, nous-mêmes et notre prochain. E.H