Augmente en nous la foi

27ème dimanche ordinaire

Habacuc 1, 2-3 ; 2, 2-4. 2 Timothée 1, 6-8 ; 13-14 ;Luc 17, 5-10

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Voici que s’ouvre l’automne, avec un temp plus frais, un ciel couvert, bientôt le temps de la germination. Peut-être faut-il retenir des lectures de ce dimanche la germination. Si l’on regarde le quotidien de ces semaines, c’est la fin des récoltes. Avec le pape nous sommes invités à porter attention à la terre, à agir pour qu’elle demeure fertile. La France a été accaparée par le deuil de Jacques Chirac, mais ensuite, il faut continu er à construire, à faire pousser.

 

Si on regarde la première lecture, du prophète Habacuc, on y trouve une invitation à œuvrer en vue de l’avenir, en vue de la construction de l’avenir, et un avenir qui ne déçoive pas.  Le peu que l’on sache d’Habacuc est qu’il écrit au moment où e royaume de Juda va perdre son existence face à la puissance de Babylone. Les exégètes s’interrogent sur la situation de l'époque : faut-il être favorable à l’arrivée des armées étrangères, faut-il dénoncer les injustices internes au Royaume de Juda ?

 

Voici un prophète Habacuc, qui maintient la certitude de l’intérêt de Dieu pour son peuple, son petit peuple. Devant les violences et les pillages, autant internes qu’externes, le prophète continue à affirmer que « le juste vivra par la foi », expression qu’on retrouvera avec St Paul. Paul suppose, de la part du croyant une fidélité de tous les instants. Ce n’est pas une option intellectuelle, qui a ses fondements dans l’intellect, mais une manière de vivre et d’agir conforme à la pensée divine.

 

C’est aussi une certitude de la présence de Dieu à son peuple. C’est en quelque sorte sa réponse au problème du Mal : pourquoi le mal, pourquoi Dieu tolère-t-il le Mal… En fait, Dieu reste présent à son peuple. Le combat de Dieu est un combat pour son peuple. De nombreux psaumes expriment le même sentiment : le Seigneur me porte à l’ombre de ses ailes.

 

La fin de l’Evangile invite à avoir un sentiment se serviteur à l’égard de son maître et Seigneur : “nous n’avons fait que notre devoir”. En quoi devons-nous revendiquer que le Seigneur soit à notre service ? Cela explique peut-être l’éloignement manifesté par nos contemporains : pourquoi continuer à suivre le Seigneur, puisqu’il ne fait pas ce qu’on attend de Lui ! Le prophète Habacuc a affiné notre rapport à Yahvé : c’est de Lui que nous recevons l’esprit de force d’amour et de raison. Le commentaire de Vincent Leclercq, dans prions en Eglise, invite à mettre notre confiance dans le Seigneur : sa grâce est en nous avant même d’agir sur les circonstances extérieures. Dieu nous laisse parfois seuls au milieu des tempêtes. Cela e fait penser à une prière méditative des pas sur le sable :

Des pas sur le sable

Cette nuit, j’ai eu un songe : je cheminais sur la plage accompagné du Seigneur. Des traces sur le sable rappelaient le parcours de ma vie : les pas du Seigneur et les miens. Ainsi nous avancions tous deux jusqu’à la fin du voyage. Parfois une empreinte unique était marquée, c’était la trace des jours les plus difficiles, des jours de plus grande angoisse, de plus grande peur, de plus grande douleur… J’ai appelé : "Seigneur, tu as dit que tu étais avec moi tous les jours de ma vie, j’ai accepté de vivre avec toi. Pourquoi m’avoir laissé seul aux pires moments ?" Il m’a répondu : "Mon fils, je te l’ai dit : Je serai avec toi tout au long de la route. J’ai promis de ne pas te quitter. T’ai-je abandonné ? Quand tu ne vois qu’une trace sur le sable c’est que, ce jour-là, c’est moi qui t’ai porté."