Le berger connait ses brebis

4ème dimanche de Pâques

Actes 4, 8-12 ; 1 Jean 3, 1-2 ; Jean 10, 11-18.

Ce dimanche dit “du bon pasteur” tire son nom de l’Evangile lu ce dimanche, où le Christ s’identifie au pasteur qui défend ses brebis et qui part à la recherche des autres brebis. Ce dimanche est aussi celui que l’Eglise consacre à l’attention aux vocations, en particulier religieuses et sacerdotales. On insiste cependant davantage aujourd’hui sur toutes les vocations surtout quand on retient avec Lumen Gentium la vocation commune des baptisés. C’est une invitation à méditer sur la relation commune de tout baptisé avec le Père, par le Fils qu’il a envoyé. : grâce à Lui nous sommes appelés enfants de Dieu.

 

C’est une manière de rappeler que la mort-résurrection est la cause de notre salut/réconciliation avec Dieu le Père qui nous donne son Esprit (2ème lecture) pour qu’à notre tour nous soyons enfants de lumière.

 

Cela devrait nous remplir de joie et d’allégresse, pour reprendre les premiers mots de l’exhortation apostolique du pape François sur la sainteté. C’est une joie qui donne et partage, une joie qui distribue. Ainsi agit le Christ Jésus, et il nous invite à vivre de même. Telle peut être l’attitude du saint. Quel peut donc être le chemin de vie à la suite du Christ, chemin de sainteté ? Comment discerner notre chemin ? Souvent il est question d’aller vers… de sortir vers… c’est ce que nous pouvons comprendre de la Joie de l’Evangile. Aller vers, oser les chemins parfois boueux, accepter de ne pas être de parfaits enfants de chœur aux vêtements bien plissés et parfumés d’encens. Déjà les chemins de Jésus dans les évangiles sont bien souvent des chemins éloignés du Temple.

 

Ainsi le rencontre-t-on vers le Jourdain avec les foules haranguées par Jean Baptiste. Ainsi le rencontre-t-on sur le chemin des lépreux, des publicains. Ainsi le voit-on traverser le pays des Samaritains, ainsi crois-t-il la femme adultère etc., ainsi le voit-on dans la cour du Temple prendre un fouet et mettre dehors les serviteurs des grands-prêtres vendre moutons et tourterelles, changer les monnaies “pour le service du Temple”. Le Bon berger est celui qui ne se contente pas de veiller sur, mais qui parcourt avec son troupeau des chemins tortueux, et lorsque l’une ou l’autre s’égare, il va à sa recherche à travers les buissons et les broussailles… Ce parcours avec le troupeau évoque le psaume du bon berger qui conduit son troupeau vers les prés d’herbe fraiche. “Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer”.

 

Si nous prenons le temps de lire l’ensemble du ch.1 de Jean, nous voyons que cela commence avec la parabole, avec l’invitation à entrer par la Porte, c’est-à-dire de marcher avec (à la suite de) Jésus. Les voleurs et brigands ont d’autres entrées. L’image qui suit, celle du bon berger peut nous faire penser au berger selon Amos, qui défend la brebis de la gueule du loup. La parabole nous invite à donner sens à la mort-résurrection. Quand l’apôtre Jean écrit l’évangile, les évènements sont au passé. Des persécutions sont venues sur le troupeau. En certaines villes les chrétiens ont été décimés. Avec le recul de l’histoire nous pouvons dire aujourd’hui que ce passage “au milieu des hommes” a permis à de nombreux serviteurs de trouver le chemin de la vérité et de partage au milieu de nombreuses vicissitudes. Hier comme aujourd’hui, le Seigneur est mon berger ; sa parole me guide sur les chemins parfois escarpés de la modernité. L’évangile de ce dimanche insiste sur la relation privilégiée entre le pasteur et chacune des brebis. A nous de garder cette confiance. EH