Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres.

32ème dimanche ordinaire

Dimanche 11 novembre

1 Rois 17, 10-16 ; Hébreux 9, 24-28 ; Marc 12, 38-44

 

Les exemples proposés à notre méditation, ce dimanche, sont des exemples attendrissants : que ce soit la veuve qui soutient le prophète, que ce soit la veuve au Temple, repérée par Jésus. L’une et l’autre témoigne de leur souci du prochain (ou du Temple), qui fait qu’elles n’ont plus rien pour elle- même. La première partie de l’Evangile évoque aussi ceux qui tiennent les première places et méprisent ceux d’en-bas. Tout cela nous invite à prendre le temps de méditer avec Jésus, avec le prophète Elie sur la générosité des petites gens.

 

La précision qu’apporte Jésus est important : “elle, elle a pris de son nécessaire !” Ce n’est pas qu’un détail, c’est l’expression même de l’attention que porte Jésus pour l’environnement qui est le sien, en son temps, et que l’on peu aisément transférer pour notre temps. Le 1er novembre a sonné l’arrêt du temps des expulsions jusqu’au printemps. A cette occasion quelques journaux ont pu relever ceux et celles qui furent expulsés la veille. Pourtant, c’est tout au long de l’année qu’on devrait s’indigner de voie ce genre de pratique encore toléré. Il est encore des économistes pour justifier l’écart des revenus entre ceux d’en-haut et ceux d’en bas. Quelle est leur règle de calcul, celle qui justifie ainsi les écarts ? Elle n'est sans doute pas évangélique.

 

Il faudrait ici réétudier ce que la Bible entendait à proposa de la justice sociale telle qu’elle était présentée au tout premier temps du peuple d’Israël encore au désert. C’était au sujet de la manne, où chacun pouvait remasser autant qu’il voulait, mais rien de plus qu’une journée de réserve ne pouvait demeurer sans être voué à la pourriture. Ainsi chacun avait sa part pour vivre, rien de plus. L’image est fort belle, quelle soit au sens propre ou au sens figuré.

 

Plus tard ce refus de l’inégalité criante sera proclamé par le premier des prophètes, dont on a écrit les oracles : Amos, suivi de peu par Osée et bientôt par Isaïe. Depuis, on a inventé une loi où l’argent des plus riches ruissèlerait sur la tête (mais pas dans les poches) des plus pauvres. Si la justice sociale, c'était vrai, cela se verrait. Au siècle dernier et au XIXème siècle l’Eglise a développé son enseignement social. Cet enseignement n’a pas perdu de son intérêt ni de son actualité, même si la mise en œuvre s’avère compliquée. On peut supposer que Jésus ferait la même réponse aux "pourquoi" qu’à propos du divorce toléré par Moïse : “c’est à cause de l’endurcissement de votre cœur ; mais à l’origine il n’en était pas ainsi”. Le pape François est sans doute moins virulent qu’il y a quelques années. Pourtant il préfére le pasteur qui sent l’odeur du troupeau plutôt que celui de Loréal ou Gucci !

 

Aujourd’hui aussi on fête les cent ans de la fin de la guerre de 14-18. Il y a eu plus de mort à cette époque que lors de la guerre de cent ans. Que faut-il retenir pour notre méditation : les efforts pour honorer ces jeunes gens morts (certains fusillés par leur propre troupe) pour avoir un pays civilisé. Pourtant certains continuent à mourir plusdans les rues, faute d’une société plus humaine et plus juste ou chacun puisse avoir sa part de pain. Le père Duval chantait déjà, il y a plus de cinquante ans : “il n’a pas eu sa part de pain, mais je sais qu’il l’aura…”

Pour qui, pour quoi sont morts ces jeunes gens d’hier, si nous ne reprenons pas le flambeau d’un espoir et de sa réalisation ? Ne nous laissons pas entrainer dans les commémorations où l’on fait l’impasse sur la justice et la paix entre les gens et les peuples. EH.