Les derniers seront premiers et les premiers seront derniers.

25ème dimanche ordinaire

Isaïe 55, 6-9 ; Philippiens 1, 20-27 ; Matthieu 20, 1-16.

Les derniers seront premiers et les premiers seront derniers.

 

L’Evangile de ce dimanche a beaucoup fait jaser : payer les ouvriers de la dernière heure au même prix que les premiers, où va-t-on ? Si l’on exprime autrement l’Evangile, on découvre que chacun est payé afin que le dernier, lui et sa famille, puisse se nourrir pour la journée (un denier)! Cela semble moins idiot. Mais ce n’est pas notre rôle de faire ici une page d’économie.

 

Il y a quelques mois, nous avons aussi vu de nouvelles règles édictées par les autorités du pays, où l’on donnait de quoi vivre à ceux-là même qui n’avait pas trouvé à travailler. C’était une stratégie innovante quoique provisoire. Notre système économique actuel, créé à l’époque Reggan-Thatcher, pour son dernier modèle, est au bout du rouleau. Des riches toujours plus riches et le nombre des pauvres qui augmente. Faudra-t-il que nos places publiques se couvrent de gilets jaunes pour que les organisateurs-administrateurs de la société entendent et décident au service de tous ? Ne parle-t-on pas de “repas gratuits” à la cantine pour des élèves dont les parents ne peuvent pas payer le menu ?

 

Il n’était pas dans l’intention de Jésus d’inventer un nouveau de modèle économique, mais il cherchait comment, grâce à ses paraboles, donner à comprendre quel pouvait être le modèle de ce Dieu auquel nous croyons. On peut supposer que pour Lui, tout homme, quel qu’il soit peut participer à la Création, à l’organisation de la société, prendre sa part… On pourrait… c’est bien le but des paraboles : donner à penser sur Dieu. Quelle est notre méditation ?

 

Il y a la possibilité d’ergoter sur l’espoir des premiers salariés à recevoir beaucoup plus que prévu. Il y a l’étonnement des derniers à recevoir un tel salaire alors qu’ils ont si peu travaillé. Il y a enfin le jugement qui considère injuste l’attitude du maitre d’embauche. Ne nous arrive-t-il pas de classer toute personne croisée en fonction de nos critères personnels d’appréciations. Or nos critères d’appréciations ne sont pas ceux de Dieu. C’était écrit dans la première lecture : “Mes pensées ne sont pas vos pensées !”

 

Nous savons bien que le Seigneur est riche en miséricorde, plein d’amour… Alors il nous reste à suivre ce chemin. Mais où va-t-on ? Justice et générosité sont deux chemins privilégiés de Dieu. Tantôt nous prendrons l’un tantôt nous prendrons l’autre… A l’image du Père que l’on voit courir vers le fils revenu à la maison après avoir tout dépensé. Image extravagante et pourtant image qui parle au cœur de chacun.

 

Quoi qu’il en soit des images bibliques, elles sont des propositions. Est-ce que cela nous aide à trouver un chemin de vie au milieu des sollicitudes du quotidien ? On a trop parlé de fidèle serviteur en faisant croire que le fidèle est un pur exécutant, obéissant… On a oublié que le fidèle est aussi le fil de la maison. A nous de vivre en fils de notre Père. E.Hennart