Il est l’image du Dieu invisible.

Le Christ, roi de l’univers

2 Samuel 5, 1-3 ; Colossiens 1, 12-20 ; Luc 23, 35-42.

 

La fête du Christ roi de l’univers clôture l’année liturgique. Aujourd’hui, l’évangile de la crucifixion de Jésus, selon Luc, présente un brigand crucifié qui invite au respect de celui qui est injustement crucifié. La lettre de Paul aux Colossiens nous invite à reconnaître en Christ celui qui a tout réconcilié. Au sein de l’Eglise d’aujourd’hui, de profondes déchirures ont tailladé le vêtement du Christ. Nous ne pourrons refaire le passé, mais il nous appartient de donner au monde à venir un visage du Christ qui rende proche de Dieu chacun de celles et ceux que nous rencontrons.

 

En quoi consiste la mission du chrétien au moment où il s’entend appelé à la mission telle qu’elle devrait être comprise à la fin de la messe ? Il est vrai que la traduction française de la messe “Ite missa est”, c’est l’envoi, expression qui a été détournée en “allez dans la paix du Christ”. Ce qui est bien moins mobilisant que “ite missa est” : “allez, c’est l’envoi”.

 

Parler de Christ roi, c’est aussi mettre le Christ en premier, en tête de nos préoccupations. Parfois il est devenu, sinon le dernier de nos soucis, au moins un souci lointain. Au moment où le pape s’envole pour les pays lointains : Thaïlande et Japon, nous pouvons vérifier ce que nous connaissons et retenons de ces pays. Excepté l’affaire Carlos Gohn ou les moines de Thaïlande, nous sommes ignorants. Le voyage du pape peut donc être pour nous l’occasion de porter un peu attention à ce qui se vit là-bas. Des reportages peuvent nous y aider.

 

Si nous revenons à la première lecture : le choix du lectionnaire provient sans doute du titre de ce dimanche, puisqu’il rappelle la consécration de David, après le roi Saül. Béni par Dieu, intronisé par le peuple de Juda, cette histoire sera portée par Israël jusqu’à ce que des disciples et les chrétiens disent de Jésus qu’il est le fils de David : Hosanna au fils de David. Même sans connaître toute l’histoire juive, nous retenons que les chrétiens ont conservé de Jésus ce titre de fils de Davi, alors que le tribunal de Jérusalem, l’avait traité d’imposteur et de blasphémateur. C’est en opposition totale à ce tribunal juif condamnant Jésus que Marc, le premier évangéliste, fait témoigner le prophète Esaïe dès les premières lignes : “Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : voici que j’envoie mon messager devant toi…”

 

Fêter le Christ roi de l’univers, c’est reconnaître la lignée d’où il vient, reconnaissant par la même occasion que nous aussi sommes de cette lignée. Mais quelle distance entre ce petit roi David, à Hébron, accompagné de quelques serviteurs et ce Christ (oint) aujourd’hui reconnu par plusieurs milliards d’individus, baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Mais si nous nous taisons, comment le Christ envoyé de Dieu Père sera-t-il connu et reconnu ?

Abbé Hennart Emile