On lui donnera le nome d’Emmanuel.

4ème dimanche de l'Avent

Isaïe 7, 10-16 ; Romains 1, 1-7 ; Matthieu 1, 18-24

On lui donnera le nome d’Emmanuel.

L’Evangile de ce dimanche commence par “Voici comment fut engendré Jésus-Christ… Marie, Joseph. Si l’on continue ce texte, nous découvrons que les destinataires de l’annonce par l’ange est Joseph…. C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. C’est ici qu’il faut relire les informations en provenance du Vatican : le pape François a rappelé qu’il ne pouvait être question de Marie comme co-rédemptrice avec le Christ (Il n'est pas question d'ajouter un cinquième dogme marial!). Après avoir piqué le lundi de pentecôte, faudrait-il donc que Marie vienne s’asseoir sur le siège de Jésus, à la droite du Père ? Jusqu’au 3ème siècle et le concile de Nicée, il n’est guère question de Marie dans la tradition chrétienne.

 

Il faudrait aussi se demander depuis quand on s’est mis à parler de Notre-Dame pour évoquer le nom de Marie ? Cette expression vient du haut Moyen-âge, à l’époque où les religieux voulaient rééduquer les gentilshommes de la haute société : face à l’amour courtois, des religieux ont développé l’amour de Marie. Cela a tellement réussi que l’on peut se demander si Jésus n’a pas été quelque peu évincé au profit du culte de Marie. Il est donc important en ce 4ème dimanche de l’avent de relire l’évangile de Matthieu et d’en tirer toutes les conséquences. J’irai bien voir l’évangile selon Marc, mais en dehors de la liste des frères et sœurs de Jésus (Ch. 3, 31 puis 6,3), il est très peu question de Marie. Si nous relisons le prologue de Jean, force est de constater que c’est le souci de l’humanité qui a inspiré la venue de Jésus. Il nous faudrait donc prendre du temps pour comprendre l’histoire des dogmes et des discours sur Marie au cours des siècles. Ce n’et pas notre recherche ici.

 

En ce 4ème dimanche de l’avent, il importe que notre cœur se prépare à accueillir le cadeau que Dieu fait à l’humanité, en la personne de Jésus. Plusieurs introductions des constitutions de Vatican II ont rappelé le choix de Dieu de s’intéresser à notre humanité. “Le Père a décidé d’élever les hommes à la communion de sa vie divine (Lumen Gentium)” ; ou encore “ Il a plu à Dieu dans sa sagesse et sa bonté de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Ep 1,9) grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l'Esprit-Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine (Dei Verbum)”.

 

Bien souvent nos connaissances sur la foi ressemblent à une bulle où beaucoup de choses se sont aggloméré au gré des paroles de prédicateurs que nos oreilles ont reçu. Il est bon, de temps à autre, de retourner aux sources de notre foi, aux symboles qui condensent les débats des premiers siècles. Marie a toute sa place dans la spiritualité chrétienne. Cependant elle ne double ni ne remplace Jésus-Christ, sauveur du monde.

 

L’introduction de la lettre aux Romains rappelle la prééminence de Jésus-Christ. Il faudrait aussi lire de la début de lettre aux Corinthiens ; je n’ai rien voulu savoir d’autre sinon Jésus et Jésus crucifié… Le chapitre 7 d’Isaïe, que nous lisons ce dimanche, mérite aussi une réflexion de type historique tant l’évolution et la compréhension de ce texte est complexe, comme si les héritiers au fil des siècles, ont voulu faire dire des choses qui n’étaient pas inscrites dans le texte d’origine. Comme écrit ci-dessus, préparons-nous à accueillir la venue du Fils de Dieu, celui qui sera reconnu par un centurion à la toute fin de l’Evangile de Marc, quand tout est accompli. Emile Hennart