Lumière qui se révèle aux nations.

Présentation de Jésus au Temple.

2 Février Présentation de Jésus au Temple.

Malachie 3, 1-4 ; Hébreux 2, 14-18 ; Luc 2, 22-40.

 

Ce dimanche est fêté la présentation de Jésus au Temple. La dénomination de cette fête a pu varier au cours des siècles de l’ère chrétienne : purification de la Vierge Marie, fête de la Chandeleur, aujourd’hui présentation de Jésus au Temple. C’est tout à la fois une fête de Jésus et une fête de Marie. Il semble que Luc associe les festivités autour de deux cérémonies différentes : la purification rituelle de la mère et le rachat du fils premier-né, ce qui explique les dénominations ci-dessus. Ce faisant, Luc insiste sur la grande piété des parents et leur respect de la Loi.

 

Dans ce récit on voit aussi deux personnages accueillir Jésus : Siméon et Anne. Comme pour l’ensemble des récits autour de la naissance et de l’enfance de Jésus, il serait dommage de les lire au premier degré, “cela s’est passé ainsi !” Nous devons comprendre ce récit comme une interprétation figurative de qui est Jésus. Tout d’abord il est pleinement inscrit dans la Loi juive, contrairement à certaines accusations portées contre Jésus dans certains récits d’Evangile. Les scènes avec Siméon comme avec Anne (un homme et une femme) manifestent l’accueil à accorder à Jésus : “Dieu a visité son peuple”. “Il est Lumière des nations”, de toutes les nations, y compris des païens.

 

Cette ouverture aux païens caractérisera l’œuvre rédigé aussi par Luc, les Actes des Apôtres. Il faut se rappeler le baptême de Corneille, les débats de la première Eglise avec Pierre et Paul au sujet du baptême des païens, la proclamation de l’Evangile à Rome. Ici nous sommes seulement au tout début, au Temple de Jérusalem et déjà des personnages “saints” reconnaissent le salut envoyé par Dieu.

 

A trop focaliser la spiritualité chrétienne sur Marie, nous en oublions qu’il s’agit ici d’une première présentation par Luc de qui est Jésus : le salut de Dieu pour toutes les nations, à commencer par les païens. Ceci est une technique des historiens latins. Quand ils parlent de l’enfance de leur héros, c’est pour en révéler à ‘avance ce qu’il sera. Ainsi en est-il pour Luc à propos de Jésus. En avant-première, il nous fait entrevoir qui il est.

 

 Siméon et Anne préfigurent l’humanité qui attend et espère. On peut se rappeler le récit de la rencontre de Dieu avec Adam et Eve au moment où ils sont sortis du paradis : ce récit rédigé bien avant les évangiles laisse entendre que ce n’est pas fini. De nombreux couples jalonnent l’Ancien Testament, comme Abraham et Sarah jusqu’à Marie et Joseph et Syméon et Anne. On peut penser à certaines icones orthodoxes qui dépeignent Jésus ressuscitant et tirant Adam et Eve de la mort. On peut aussi penser au prologue de saint Jean quand il écrit : “A ceux qui l’ont reçu, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu et ils le sont”. Abbé Emile Hennart