Je mettrai en vous mon Esprit…

5ème dimanche de carême.

Ezéchiel 37, 12-14 ; Romains 8, 8-11 ; Jean 11, 1-45.

 

Nous vivrons la quinzaine qui prépare à Pâques comme reclus, confinés. Beaucoup avant moi ont écrit que ce moment peut être une occasion pour vivre autrement, pour prendre la mesure du temps et de notre histoire humaine. Certains prédicateurs insisteront sur la pénitence ; d’autres verront une occasion de voir comment adapter nos liturgies pour qu’elles nous incitent à découvrir u  Dieu toujours proche de nous (et le cardinal Sarah n’y fait pas exception). Les deux lectures, d’Ezéchiel et de Paul éclairent le mystère pascal et le sens de notre existence : “ Vous saurez que je suis le Seigneur” écrit Ezéchiel, “je vous ferai sortir de vos tombeaux. Je mettrai en vous mon Esprit et vous vivrez.”

 

Il y a, au début de l’évangile de ce dimanche, un quiproquo. C’est une technique d’écriture que l’on retrouve plusieurs fois en Jean. C’est un quiproquo entre deux verbes : dormir et être mort. Ce quiproquo ne concerne pas seulement Lazare, on le retrouve aussi à propos de Jésus, dont le sort sera aussi de passer par la mort. (Nous fêterons la mort et résurrection de Jésus dans quinze jours. Dans la progression de l’Evangile selon Jean, voici un nouveau et long dialogue entre Jésus et ses proches. Comme d’habitude, les disciples ne comprennent rien.

 

Les deux sœurs de Lazare expriment la foi en la résurrection en la fin des temps, bref le catéchisme moderne de cette époque. Dans l’immédiat, elles reprochent à Jésus de n’avoir pas été là, de n’avoir rien. Or, dans le temps actuel d’épidémie, on peut aussi faire les mêmes reproches à Jésus : tu n’es pas là, tu ne fais rien ! Que nous soyons révoltés et qu’un cri de rejet sorte de notre esprit n’a rien d’étonnant. Mais ce n’est pas notre dernier mot, notre dernier cri. Reprenons la parole de Jésus à ses disciples qui n’ont pas compris : ce qui arrive, “C’est pour la gloire de Dieu”, expression déjà entendu à propos de l’aveugle-né : “ C’est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui !”

 

Devant le coronavirus qui nous taraude, à notre tour nous entendons la parole de Jésus, invitation à ce que nous puissions manifester les œuvres de Dieu. Des témoignages sont rapportés où le souci d’apporter la vie, de défendre la vie sont rapportés. Oui, travailler pour que la vie soit plus forte que la mort, c’est vécu par les soignants, mais c’est aussi vécu par des parents envers leurs enfants ou à l’égard des ainés… Chacun d’entre nous devrait s’efforcer de voir ces gestes petits ou grands et d’en rendre grâce à Dieu. C’est d’ailleurs l’attitude de Jésus devant la tombe de Lazare : “Père, je te rends grâce !” A nous aussi de savoir, comme Jésus, rendre grâce, avant même d’avoir été exaucés. Il nous revient ensuite de délier et de libérer ceux que la peur et la mort pourraient garder enchaînés. E.Hennart.

 

*Ce 5ème dimanche de carême est traditionnellement celui où le CCFD propose des animations et fait appel au don. Nous pouvons consulter le site ccfd-terresolidaire.org

*Le 25 mars, des propositions sont faite pour prier les uns pour les autres et pour le monde entier.

*Il y a quelques années un chemin de croix a été publié sur le site du diocèse. Nous pouvons le retrouver : http://arras.catholique.fr/page-11541-chemin-croix.html  Même si le texte a pu veillier, les reproductions de chaque station peuvent soutenir notre méditation.