Moi, j’ai vu et je rends témoignage.

2ème dimanche du temps ordinaire.

On retiendra dans nos intentions de prière la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, du 18 au 25 janvier

"Seigneur Jésus, qui as prié pour que tous soient un, nous te prions pour l’unité des chrétiens telle que tu la veux, par les moyens que tu veux ;

que ton Esprit nous donne d’éprouver la souffrance de la séparation

de voir notre péché, et d’espérer au-delà de toute espérance."

 

Lectures du missel des dimanches : Isaïe 49, 3-6 ; 1 Corinthiens 1, 1-3. Jean 1, 29-34

 

La dernière phrase de l’évangile de ce dimanche rappelle quelle fut la place de Jean-Baptiste : “J’ai vu et je rends témoignage”. L’écriture de cet évangile est tardive par rapport à l’évènement : rédigé par Jean dans les années 100, avec le recul du temps cela fait 60 ans que le baptiste a disparu. Il reste que c’est une méditation sur la place du baptiste. C’est un témoin qui a reconnu en Jésus celui qui agit au souffle de l’Esprit-Saint. L’œuvre de l’Esprit Saint est surtout développé dans le 4ème évangile, de même la notion de témoin.

 

Jean-Baptiste, le témoin, est celui qui a orienté des disciples pour Jésus pour qu’à la suite de la rencontre avec Jésus ils décident de marcher à sa suite, de devenir disciples avant de devenir apôtres, envoyés porter la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour nous. L’historien Jean Dulumeau, décédé cette semaine, a beaucoup travaillé et écrit, entre autres, pour rappeler que l’Eglise a parfois trop enseigné la peur de Dieu plutôt que son amour, pour qu’aujourd’hui on n’oublie pas que “Dieu est amour”. C’est d’ailleurs un des dadas de st Jean dans son évangile et dans ses lettres.

 

Ce dimanche aussi, nous ouvrons la lettre de Paul aux Corinthiens. Rien d’extraordinaire : on y lit qui est l’auteur, qui sont les destinataires, selon les règles de l’art épistolaire en usage à Rome. Paul est resté 18 mois au milieu de Corinthiens, à la différence des quelques semaines avec les Thessaloniciens ou les Philippiens. Cette lettre a été écrite après que Paul soit passé par Athènes. Il avait espéré prêcher la résurrection avec grande éloquence, mais cela n’avait pas marché. Les philosophes athéniens n’avaient pas accepté l’idée qu’un Dieu puisse être et demeurer investi dans un corps humain, Dieu aime l’homme, l’humanité. L’évangéliste Jean l’avait affirmé dans son prologue : Dieu s’est fait chair et il a habité parmi nous… n’en déplaise aux platoniciens pour qui l’esprit humain devait vivre ailleurs, au ciel ( ?). Paul y revient dès l’ouverture de sa lettre : an arrivant chez vous, je n’ai rien voulu savoir sinon Jésus, et Jésus crucifié.

 

Ceci peut questionner les conservateurs ecclésiastiques qui voudraient faire abstraction de l’humain dans la participation des hommes et des femmes dans la célébration eucharistique, pour ne conserver que les dimensions éthérées, hors sol. Ce sont aussi des hommes et des femmes en chair et en os que Paul à croisé, que ce soit Lydie à Philippes, Aquilas et p*Priscille à Corinthe et combien d’autres. Cette conscience que Paul a de l’humanité du Christ, il la réaffirmera en fin de cette lettre aux Corinthiens, quant il abordera la vie et la mort du Christ, sa résurrection et notre résurrection. Il y a donc beaucoup à méditer dans cette longue lettre aux chrétiens de Corinthe. Abbé Emile Hennart