Dimanche 13 août : 19ème dimanche ordinaire

1er livre des Rois 19, 4-8; Ephésiens 4,30 à 5,2 Jean 6, 41-51

 

Après avoir lu le récit du partage des pains et des poissons, nous voici invités à entendre un partie du discours sur la pain de vie, reconstitué par Jean dans lequel Jean exprime ses convictions concernant "l'identité" de Jésus. La première objection de la part des responsables juifs et de leurs disciples est de dire: "Jésus, on le connait bien, on sait d'où il est, on connait sa famille. Comment peut-il dire qu'il vient "de Dieu"?

 

Ces quelques lignes sont à mettre en rapport avec le poème introductif de Jean, ch 1: " A ceux qui l'ont reçu, il donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ceux-là ne sont pas nés du sang, ni d'un vouloir d'homme, mais "de Dieu". C'est là-dessus que Nicodème a buté: comment peut-on renaître d'en-haut!  Se nourrir du Christ, entendre ses enseignements, c'est venir à Dieu et recevoir de lui ce qui donne Vie au monde. L'expression "ma chair et mon sang" a fait trébucher les anciens comme elle fait trébucher les modernes, qui interprètent au sens premier cette expression, comme si nous étions une religion d'anthropophages. Or cette expression exprime une totalité, tout comme on parle "du jour et de la nuit", pour exprimer la totalité du temps;  ou "du ciel et de la terre", pour embrasser la totalité de l'univers ou "de l'est et de l'ouest", pour parler de la terre dans sa totalité. A la fin du premier siècle, au temps où Jean écrit, certains veulent bien suivre Jésus, mais en partie... on en prend et on en laisse. C'est sans doute encore vrai aujourd'hui, où chacun se compose sa religion à son gré, prenant ceci, rejetant cela, surtout quand il s'agit de donner sa vie pour le monde.

 

Une autre expression populaire est à utiliser ici pour éclairer le discours de Jean: quand nous disons "je ne mange pas de ce pain-là", nous pouvons imaginer la réponse des auditeurs de Jésus: non vraiment ce qu'il dit est trop dur à accepter. Lorsque Jésus se lèvera de table, le soir du Jeudi-saint, qu'il prendra un vêtement de serviteur et se mettra à laver les pieds des disciples, l donnera en même temps le résumé de sa prédication: "si je vous ai lavé les pieds moi, appelé Maître et Seigneur, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres". Celui qui ne mange pas de ce pain-là ne peut avoir part au Royaume de Dieu.