Ministères ordonnés

Quelques points de leur histoire

egliseenquete egliseenquete  Un peu d’histoire ne suffit pas à rendre compte de la signification des ministères ordonnés, mais ces quelques lignes peuvent être un point de départ pour prolonger en groupes la signification des ministères pour l’Eglise et pour le monde, en prenant comme références ce que vécurent les premiers chrétiens et les différentes réformes dans l’Eglise.


On peut utilement se référer aux ouvrages de Jean Rigal, en particulier : "L'Eglise en quête d'avenir" Cerf 2003

Nouveau Testament
Les douze, les sept.

Parmi les ministères dont parle le Nouveau Testament, deux groupes sont facilement repérables : les douze, les sept.


Les Douze, une institution qui préfigure le rassemblement final de toute l'humanité (Matthieu 19, 28). Le groupe joue un triple rôle, celui de témoin de la résurrection (Actes l, 1-8), celui de direction (les choix par rapport aux biens, Ac 4, 35-37), celui de garant de l'unité (Actes 12, 24-37)


Les Sept, sont institués parce que la communauté exprime le besoin de ne pas délaisser les personnes parlant le grec, en particulier pour recevoir l’aumône et vivre (Actes 6, 1). Nous voyons ensuite l’un ou l’autre du groupe des sept porter la Bonne nouvelle en d’autres lieux (sur la route de Gaza et en Samarie. Paul, dans les années 50, dans la lettre aux Corinthiens évoque une diversité de ministères ou charismes ; devant une certaine anarchie, ou plutôt parce que chacun se pousse des coudes, il précise une hiérarchie, où l’on trouve : premièrement les apôtres, ensuite les prophètes puis les hommes chargés de l’'enseignement. Tout ceci est au service de la communauté, en vue de l’édifier, l’exhorter, l’encourager. (1 Co 14). Par la suite, cette trilogies s’imposera. L'importance est donnée à des charges et non d’abord des personnes.
Ce qui marque cette période dans l'organisation des ministères, c'est le souci de la fidélité au Christ, le service de la communauté à faire grandir et le souci de l'unité. Une préoccupation est clairement signifiée : le discernement dans l’appel à une charge (ou ministère): qui appeler ? Pour quelle responsabilité ? (1 Timothée 3,4, 5,6). Un autre aspect apparaît, celui de l’investiture, avec le rite de l'imposition des mains (Actes 13, 3 ; 1 Timothée 4, 14 ; 2 Timothée 1,6). Un ministère ne se donne pas, il se reçoit. L'initiative de Dieu reste la source de l'appel.

D'un concile à l'autre
Trente, Vatican II

Le concile de Trente est le point de référence pour les cinq derniers siècles. Il s’est déroulé dans un contexte de polémique avec les protestants. Parmi les insistances, en réaction aux thèses des protestants, le concile retient le sacrement de l'Ordre, comme vrai sacrement.Il retient la messe comme sacrifice, inséparable du sacerdoce ministériel (ceci au détriment de la parole de Dieu et de la mission).Les prêtres font partie de la hiérarchie de l’Eglise, avec, au sommet, les évêques supérieurs aux prêtres par le gouvernement pastoral dont ils sont les dépositaires.
Le concile de Vatican II aura lui aussi quatre insistances. Mais elles sont bien différente: l'Église est le pôle d'articulation des ministères, lesquels sont situés d’abord en rapport à la mission ; la reconnaissance d’une diversité de fonctions et de charismes; enfin, l'épiscopat reconnu comme sacrement et les prêtres comme collaborateurs des évêques. Une insistance est mise sur les liens entre Parole, eucharistie, et mission, les prêtres veillant aux liens de ces trois dimensions qui font l'Église.

Le diaconat
C’est le concile Vatican II qui a rétabli le diaconat permanent, occulté durant les siècles précédents. Entre ce qu’il fut dans les années 1970 et aujourd’hui, un déplacement s’opère au sujet de la mission (et des attentes) confiées aux diacres : aux origines, l’Eglise voulait avant tout signifier le service de l’homme blessé, aujourd’hui le diacre est amené à donner beaucoup de son temps au service des sacrements, en particulier pour les baptêmes et les mariages. Le premier diacre en France fut Jean Patte, originaire d’Arras, et alors responsable du Secours Catholique

Ce texte n’est qu’une porte d’entrée à une réflexion plus fondée et plus complète.