Accueillir les demandes sacramentelles
Session pour les prêtres, les diacres et les animateurs laïcs en pastorale
En raison des intempéries, cette rencontre, prévue le 8 janvier, a été reportée au vendredi 30 avril à Condette
Cette session se déroule sur deux journées complémentaires l'une de l'autre, le 23 octobre et le 8 janvier. Les participants doivent vivre ces deus journées sur le thème:
Accueillir les demandes sacramentelles et mettre en œuvre une pédagogie d'initiation
le vendredi 23 octobre à la Maison Diocésaine à Arras et
le vendredi 8 janvier aux Tourelles à Condette :
Intervenant : Philippe Barras (directeur du CIPAC)
Organisé par les Services diocésains de la catéchèse, du catéchuménat, de la formation permanente, de la pastorale sacramentelle et liturgique et Enseignement Catholique
Compte rendu première rencontre
Les sacrements lieux d’évangélisation pour aujourd’hui.
Paroisse Ste Thérèse le 06/06/2009 Le diocèse a entrepris une réflexion sur la mise en œuvre d’une attitude d’évangélisation à l'occasion des sacrements. Le service de la catéchèse a demandé à Philippe Barras de venir éclairer cette réflexion. Une première réunion a rassemblé plus de deux cents Chrétiens à Arras. Les participants étaient majoritairement des personnes en situation d’animation ou d'accueil des demandes de sacrements en paroisse.
En ouverture de réunion, Mgr Jaeger s'est interrogé sur les fruits d'une démarche sacramentelle. « Certaines demandes sacramentelles posent question. On peut se demander ce qui a été vécu, par exemple après un mariage. On ne peut pas rejeter les demandes, mais il est important d'être lucide et d'essayer de provoquer à rendre consistante la démarche sacramentelle.La pastorale sacramentelle ouvre des chemins nouveaux à explorer. Ne les ratons pas. Il n'est pas exceptionnel, lors d'un mariage, de voir l'un des époux demander le baptême. »
Un enrichissement à proposer et à recevoir
Lors de la préparation sacramentelle, plus qu’une explication des rites et conditions, il y a une dimension catéchétique à développer. Quelle que soit l'étape où l’on se trouve, sur le chemin de la foi, il y a toujours un enrichissement à proposer et à recevoir. Mais, à force d'être confrontés à des questions lourdes et difficiles, les animateurs ont la vue qui baisse, et ils manquent de discernement. De nouveaux outils sont nécessaires pour aider à la réflexion. Il est nécessaire de réinvestir les documents fondamentaux à partir des intuitions de Vatican II.
Les conciles antérieurs avaient mis l'accent sur le « comment célébrer » ; Vatican II invite à développer le « pourquoi célébrer . Une découverte géniale de Vatican II fut l'appropriation du vocabulaire issu des sciences humaines, ce que d’aucuns lui reprochent. Il y similitude entre la relation à Dieu et les relations humaines, ne serait-ce que l’Alliance comme relation. Le sacrement est redécouvert comme une médiation et non comme une finalité. Ce n'est pas l'occasion, mais le lieu même de l'évangélisation : elle a commencé avant et elle continuera après. Cela nous ramène au mystère pascal. « Pour moi, insiste Philippe Barras, Pastorale sacramentelle signifie Pastorale du Mystère pascal, » mystère de la rencontre et du passage.
Ouvrir un chemin
Aline, je te baptise... L'enjeu de toute démarche sacramentelle est de découvrir une invitation de notre Dieu à qui on cherche à répondre, en poursuivant sa vie, au milieu des hommes, en relation avec Dieu. Il faut s'écarter d'une vie chrétienne qui serait seulement balisée par des étapes, matérialisées par les sacrements. Les sacrements qui donnent sens à la vie, orientation vers Dieu. L'expression « préparation » au baptême ou au mariage est trompeuse. Elle sous-entendrait qu'après la célébration du sacrement, la démarche est finie. Le sacrement n'est pas l'histoire d'un instant, mais la mise en route ou la relance d’une vie croyante, l'entrée dans une vie de relation avec Dieu. Le sacrement ouvre un chemin. Par lui, chacun prend conscience de rejoindre des aînés dans la foi et de faire route avec eux. Désormais, les aînés dans la foi ne sont pas des supérieurs, mais des accompagnateurs.
Ceux que nous accueillons n'ont pas forcément le langage de la foi, et il serait regrettable de juger de leur foi d’après leurs connaissances. Aux aînés de les accueillir de manière désintéressée, dans une attitude pastorale d'amour qui accueille et écoute. Nous sommes formatés par une société qui valorise la dynamique commerciale, le principe de l'offre et de la demande. Pour les sacrements, il y a demande et attente des deux côtés. L’enjeu n’est pas d’un seul côté (celui qui reçoit le sacrement), il est des deux côtés, puisque l'enjeu les deux parties sont invitées à vivre au même niveau.
Accueillir une demande sacramentelle, c’est aussi faire entendre un appel à aller plus loin. Cela nous renvoie à notre rôle de témoin. Il faut savoir dire comment nous-mêmes sommes dans l'espérance. Il faut aussi savoir dialoguer normalement et non partir du principe “qu'ils ne peuvent pas comprendre”.
Suffit-il de faire confiance aux rites ? Sans doute, mais comme tout rite, ce sont des conventions dont le but n’est pas seulement d’exister, mais avant tout de signifier quelque chose de la relation de l’homme à Dieu, et de Dieu à l’homme.
Jean Capelain