Où demeures-tu ? Me voici !

2ème dimanche ordinaire

1 Samuel 3, 10-19 ; 1 Corinthiens 6, 13-20 ; Jean 1 5-42

“Où demeures-tu ?” “Me voici !”, Deux phrases extraites des dialogues proposés à notre méditation ce dimanche. Où demeures-tu ? est la question posée par deux disciples qui suivent Jésus de loin, à l’invitation de Jean-Baptiste. C’est le début d’un itinéraire dont ils ne connaissent pas la suite. Commencer la rencontre avec quelqu’un est toujours un risque. “Où demeures-tu” semble n’engager à pas grand-chose, sinon signifier qu’on cherche à établir un lien.


Comment a commencé notre propre rencontre avec le Seigneur ? Faisons mémoire des origines qui nous ont amené vers Jésus et ses amis. Pensons maintenant aux hommes d’aujourd’hui, dans la complexité, comme dans la simplicité de leur vie qui désire aller à la rencontre de Jésus… Eux aussi espèrent pourvoir poser une question toute simple, rien que pour commencer la conversation… cela suppose quelqu’un pour entendre et poursuivre le dialogue. Jusqu’où, nul ne sait, mais il revient à chacun baptisé et ami du Christ de favoriser cette rencontre… “Dieu désire entrer en conversation avec les hommes comme avec un ami ! En sommes-nous convaincu ?

 

Me voici est une tout autre histoire. Et cette histoire commence par une erreur sur l’interlocuteur. C’est une belle histoire sur Samuel qui nous est raconté longtemps après, qui a été enjolivée mais elle porte en elle tout l’imprévu d’une rencontre avec le Seigneur, imprévu d’une rencontre mais aussi de la réponse. Samuel croyait que son précepteur Eli l’avait appelé, et il faudra toute la perspicacité d’Elie pour le mettre sur le chemin de son véritable interlocuteur. Parce qu’il a su dire “me voici” le jeune Samuel peut alors en dire un peu plus : “Parle, ton serviteur écoute”.

 

Maintenant encore il nous faut aujourd’hui prendre le temps de dire et redire au fond du cœur, alors qu’une nouvelle année vient d’être inaugurée : “Parle, ton serviteur écoute”. Où nous mènera le dialogue que nous acceptons d’entreprendre avec le Seigneur au cours de cette messe, après avoir entendu les lectures… nul ne sait. Mais retenons que le dialogue des premiers disciples avec Jésus tout comme le dialogue de Samuel avec Eli puis avec le Seigneur ont changé le cours de leur vie.

 

Ces dialogues peuvent aussi nous faire penser au premier dialogue où Dieu, au désert d’adresse à Moïse. A l’appel de son nom il a répondu “Me voici” et il ne connait pas encore le chemin qu’il lui est proposé de prendre. Mais il est là. Le Seigneur lui dit : “J’ai vu la misère de mon peuple… va je t’envoie”. Samuel aura un long chemin à parcourir au milieu des tribus et dans l’accompagnement des tout débuts de l’histoire royale. Il accompagne un peuple, des tribus parfois rebelles. Il demeure “le prophète”, l’homme de Dieu au milieu des vicissitudes d’une humanité qui se cherche. L’expression ““Parle, ton serviteur écoute” a du être un leitmotiv au long de sa vie.

 

Quant aux disciples qui viennent rencontrer Jésus au début de la soirée, le lendemain, ils invitent d’autres à venir à la rencontre de celui qu’ils ont trouvé. Une longue chaine d’amitié commence, à partir de cette seule phrase “Où habites-tu ?”. Puissions-nous aujourd’hui méditer ces trois paroles et devenir, comme ceux qui les ont prononcées, des indicateurs de Jésus et de Dieu au cœur d’une humanité qui se cherche.
Où habites-tu ? Me voici ! “Parle, ton serviteur écoute”. EH