Dire oui… dire non… et faire l’œuvre du Père.

26ème dimanche ordinaire

Ezéchiel 48, 25-28 ; Philippiens 2, 1-11 ; Matthieu 21, 28-32

 

Le texte de l’évangile de ce dimanche se situe dans une partie de l’Evangile où Matthieu évoque les paroles les plus dures de Jésus à l’encontre des scribes et pharisiens. Dans la progression, il y a eu l’entrée à Jérusalem dans la liesse (au moins de la part des amis de Jésus. Mais voici l’épisode des vendeurs du temple, puis du figuier sans fruit (ce qui évoque Israël qui ne produit pas les fruits attendus de Dieu). On vient demander à Jésus de quel droit, par quelle autorité il parle, et voici l’histoire des deux fils l’un dit oui et ne fait rien, l’autre dit non et finalement va travailler à la vigne. Juste après cette courte histoire, voici celle des vignerons homicides qui exécutent le fils du propriétaire… on peut lire la suite : une succession de paroles où Jésus remet en cause les “propriétaires de la religion  juive”, ceux qui auraient dû servir et Dieu et les petites gens du judaïsme.

 

C’est dans ce contexte qu’il faut interpréter l’histoire des deux fils, ce n’est pas une question morale, c’est bien plus, car sous cette image se cache le visage de ceux qui ont reçu depuis le début l’enseignement de Dieu : Israël  a pu bénéficier des prophètes, de Moïse etc. Ils ont le temple et tout ce qu’il faut pour servir Dieu mais –semble-t-il, ils ne font rien. Jésus invite alors à penser aux païens, ces hommes exécrés par les puristes juifs eux qui ne respectent rien de la Loi… c’est eux qui commencent par dire non ! Or, quand ils entendent la parole des apôtres et missionnaires, nombre d’entre eux disent oui et accèdent à la vie de la communauté des chrétiens. C’est à eux que pense Matthieu quand il rédige son évangile. La parole de Jésus évoquait ces pécheurs réputés : publicains et prostitués, dont un certain nombre se sont lis à la suite de Jésus et se sont convertis.

 

Ce que vise Jésus le décalage entre ceux qui le reçoivent et ceux qui le rejettent. Voici Jésus à Jérusalem, et c’est l’opposition à ses paroles qui se développe, alors que dans les campagnes de Samarie ou de Galilée, à proximité des lieux de prédication de Jean-Baptiste, se trouvaient nombre de gens, certes pécheurs, mais capable’ de se convertir. Le constat est qu’à Jérusalem il n’y a que rejet de la part d’esprits butés. Tel est l’enseignement de ce court épisode de la vie de Jésus à son arrivée à Jérusalem.

 

Tel est peut-être l’expérience que fait le pape François quand il va aux périphéries des villes, que ce soit hier en Argentine, et aujourd’hui quand il va à Lampedusa ou en Corée… Tel peut être aussi son sentiment quand il s’adresse à l’élite de la cour au Vatican : ils disent oui mais ne bronchent pas pour mettre de l’ordre dans cette Eglise qui a oublié les ouvertures du Concile…. Alors il chosit ses collaborateur au-delà du cercle restreint de la cour.

 

Qui dit non? qui dit oui à l’amour miséricordieux du Père ? Il ne suffit pas de dire oui… encore faut-il faire, mettre en œuvre les paroles de Jésus… c’est aux œuvres, au service des pauvres que Jésus appréciera les vrais serviteurs de son Père. E.H.