Invités au repas des noces...

28ème dimanche ordinaire

Isaïe 25, 6-9 ; Philippiens 4, 12-20 ; Matthieu 22, 1-14

Notre esprit, ce dimanche est tourné vers le synode sur la famille à Rome ; il est aussi tourné vers le synode provincial à Merville, où près de 200 délégués des trois diocèses continuent leur travail en vue de proposer à l’Eglise des diocèses de mieux servir l’annonce de l’Evangile.

 

Cette page pour le 28ème dimanche ordinaire ne peut cependant qu’inviter à être attentif à la lecture des Ecritures. Avec Isaïe, ce sont des paroles d’espérance que nous pouvons entendre : “Ce jour-là Yahvé préparera pout tous les peuples un festin…” A quoi répond un Evangile, où les invités refusent de répondre à l’invitation aux noces. Cet Evangile où les non-invités, habitant les ruelles, les carrefours etc., deviennent les invités définitifs choque bien des gens, car une phrase évoque le rejet d’un invité “qui ne portait pas le vêtement de noces”.

 

On devrait lire en comparaison le récit de cette histoire qu’en donne Luc 15, dans la série des paraboles de la miséricorde : il ne fait pas allusion à ce rejet bien particulier. On devrait aussi se souvenir des paraboles sur les vignerons homicide dont la mission sera confiée à d’autres. Ce sont différentes “petites histoires” par lesquelles Jésus, puis les évangélistes, essaient de rendre compte du lien, de la relation de Dieu avec les habitants de la terre et, parmi eux, les héritiers officiels.

 

Voilà donc une histoire où le roi souhaite régaler tout le peuple en l’honneur du mariage de son fils. Les invités de premier rang ont décliné l’invitation. Il invite donc l’arrière-ban à la fête. Pourquoi donc refuse-t-il celui qui n’a pas revêtu la robe de fête ? Il faudrait d’abord se rappeler l’importance du vêtement dans les temps anciens où il classe chacun selon son rang…. Parmi eux, peut-être y a-t-il quelqu’un qui ne daigne pas mettre ce qu’il a de meilleur, peut-être vient-il pour se régaler, sans participer aux hommages rendus au fils de la maison et à son père. Tant de dédain envers l’invitant ne peut être accepté.

 

Autre interprétation : on disait que le catéchumène prenait le vêtement de service pour les pauvres : le catéchumène se revêt des “bonnes œuvres”. Au-delà de la parabole évangélique, il faut ici prendre en compte les conflits qui existaient concernant l’accueil des païens comme des Juifs dans l’Eglise qui se met en place. Il devait aussi y avoir un certain laisser-aller dans les rangs de certaines églises (communautés chrétiennes). On imagine assez facilement Matthieu, après avoir rappelé le sort de ceux qui ont refusé Jésus, avertisse les nouveaux chrétiens de ce qui adviendra d’eux s’ils se moquent de celui qui les invite au point d’en oublier le service des pauvres, la charité fraternelle.

 

Une dernière interprétation est possible : la générosité de Dieu  notre égard suppose que nous soyons un peu participants de cette générosité en y donnant un peu de nous-mêmes et non en demeurant étrangers la grâce qui est offerte.

 

Il serait cependant dommage de s’arrêter à ce détail de la parabole et d’en oublier l’affirmation essentielle, c’est-à-dire la grande miséricorde de Dieu à l’égard de tous, d’Israël d’abord, des païens ensuite.

 

Les débats qui ont lieu ces jours-ci à Rome sont à mettre sous le signe de la miséricorde de Dieu et non du rejet. Je ne pense pas que Dieu soit venu chez nous avec un droit canon en main. Il n’en est peut-être pas de même pour certaines autorités qui savent faire porter des jougs insupportables à de pauvres gens alors qu’eux-mêmes ne les soulèvent même pas du petit doigt. EH