Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur et ...

30ème dimanche ordinaire

Exode 22, 20-26 ; 1 Thessaloniciens 1, 5-10 ; Matthieu 22, 34-40

 

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur de toute ton âme
et de tout ton esprit.... Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

 

Les anciens étaient-ils plus partageux que les modernes ? On pourrait le croire à lire cet extrait de loi tiré de l’Exode : tu ne maltraiteras point l’immigré qui réside chez toi… Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un, à un pauvre en particulier, tu n’agiras pas envers lui comme un usurier etc… On peut changer de prophète, on trouvera le même type de leçon car il y a unanimité de discours dans le rapport des hommes à leurs frères surtout les plus pauvres.

 

Cette semaine, les micros et les cameras se sont “penchés sur ce qui se passe à Calais. Les seuls progrès c’est l’augmentation du nombre de policiers, pendant que les associations encore actives se débrouillent avec ce qui leur est donné. L’Angleterre vient d’octroyer des grilles plus efficaces pour préserver les biens qui transitent du port vers la blanche Albion. Que fait-on aujourd’hui du rapport des gens civilisés aux nations dans le manque. Un regard sur la maladie Ebola montre qu’on (en haut lieu) a commencé à s’y intéresser que bien tardivement…. Avant ce n’était pas rentable, maintenant c’est fort tard et couteux !

 

Que penser encore des réductions des petits salaires quand on annonce les quelque 20 millions de revenu pour un cadre qui prend sa retreinte…. C’est normal. Tout dépend des règles qu’on se donne. Depuis l’ère Reggan/Thatcher il n’y a plus de limites aux gros revenus tandis que le pauvre gémit à la porte. Faut-il devenir djihadiste pour contester cet ordre immoral établi par quelques puissants au détriment de la masse. Faut-il y voir là une justification à faire retourner les chrétiens et leurs prêtres dans leurs sacristies ? Car dehors, ils dérangeraient les nouveaux riches trop bien installés. On comprend mieux leur tendance à bien séparer les affaires du monde et les affaires de Dieu!

 

Dans l’Evangile de ce dimanche, le Jésus de Matthieu est plus soft, mais il rappelle la règle générale : le plus grand commandement est aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit. Quand au second commandement : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais on trouvera bien d’autres passages plus rugueux où Jésus dénonce l’hypocrisie de ses détracteurs, qu’il traite de sépulcres blanchis, blancs à l’extérieur, mais noirs à l’intérieur…

 

Le résumé que nous avons ce jour mérite plus que ces quelques lignes incendiaires. Résumer à l’amour de Dieu et du prochain l’ensemble des prescriptions est peu banal. Combien de fois n’entendons-nous pas cette récrimination : on ne sait pas ce qu’il faut faire, avant c’était plus clair etc. Or, cet extrait de Matthieu nous livre à l’état brut un évangile qui libère et non une religion qui oppresse pas ses préceptes. Est-ce un idéal inatteignable ? Certains le pensent. N’est-ce pas une invitation à la responsabilité, invitation à se présenter devant Dieu en fils aimant plutôt qu’en fils soumis. C’est à la liberté que vous avez été appelés disait saint Paul, et n à l’esclavage. Cette manière de résumer la Loi telle que l’a fait Jésus est appel à la liberté des enfants de Dieu. Faisons honneur, rendons gloire à Jésus de nous avoir ainsi libérés. EH