La semence, comme la Parole poussent.

15ème dimanche ordinaire


Isaïe 55, 10-11 ; Romains 8, 18-23 ; Matthieu 13, 1-23.
La parabole du semeur nous est connue, et notre esprit reste fixé sur la qualité ou non de la terre qui reçoit la semence. La première lecture nous proposait un autre point d’attention : pour le Seigneur, la certitude que la semence poussera, que sa parole donnera du fruit devrait éveiller notre propre certitude que l’Evangile semé par le Seigneur portera du fruit. Nous avons cependant le droit de nous interroger sur la semence que nous portons en terre au monde : est-ce bien la parole du Seigneur ? Les débats actuels au sein du Vatican et entre les monsignores devraient nous interroger sur la part de fidélité dans l’enseignement transmis : avancer au large, allez aux périphéries, demeurer entre nous, etc ? On peut aussi rappeler le cinq centième anniversaire de Luther. Les uns et les autres ne se sont pas compris à l’époque et l’on a multiplié les mauvaises paroles les uns envers les autres. 

 

 Il ne semble pas que le Christ ait passé l’essentiel de sa vie à l’intérieur du Temple. On l’y trouve de temps à autre, de même le retrouve-t-on aussi à la synagogue, mais la lecture de ce dimanche montre à l’évidence que bien des discours de Jésus avaient lieu en plein air, loin des cercles restreints des ultrareligieux qui fréquentaient les enclos religieux. Là aussi il y eut des paroles et des refus de comprendre. Cela devrait nous porter à la réflexion. De même en était-il de Jean-Baptiste. La Parole du Seigneur s’adresse aux foules. Ceci est vrai hier comme aujourd’hui, et non à l’intention des bien-portants, mais des malades.

 

En relisant la parabole du semeur, nous pourrions aussi nous intéresser aux écoutants, à ceux à qui s’adresse Jésus dans cette histoire de Matthieu : les disciples d’abord qui entendent la parabole mais qui s’étonnent que Jésus s’adresse à la masse… comme si cela ne servait à rien. Nous pouvons aussi regarder les destinataires en masse autour de la barque de Jésus : ils attendaient quelque chose, sinon ils seraient repartis. Ont-ils tout compris ? Sans doute non, mais ces parmi ces gens-là que se sont constituées les premières communautés chrétiennes d’après la résurrection. Sans doute nombre de ces gens montèrent à Jérusalem avec Jésus pour la Pâques. Mais ce n’est pas en un seul instant qu’ils ont compris. Il a fallu du temps… comme pour la pluie et la rosée qui préparent le printemps et le temps de la récolte.


Accepter une réception instantanée, cela serait en contradiction avec la première lecture qui laisse supposer du temps et de la patience. La confiance que la Parole puisse être reçu demeure intacte au long des Ecritures : comment pourrait-on comprendre “Allez, enseignez toutes les nations”, s’il en était autrement. Il n’est pas dit que cela serait facile et acquis au premier enseignement. Nous pouvons retenir qu’il ne faut pas désespérer, que la parole du Seigneur que nous portons puisse porter du fruit. EH