Au souffle de l'Esprit

26ème dimanche ordinaire

Dimanche 30 septembre 2018 

Nombres 11,25-29 ; Jacques 5, 1-6 ; Marc, 9, 38-48.

 

Le don de prophétie n’est plus trop couru de nos jours… d’autant plus que nous ne connaissons que de mauvaises nouvelles ! Pourtant est-ce bien de cela que les lectures veulent nous entretenir ? La première lecture nous renvoie au temps de Moïse. Il y avait des gens ordonnés pour parler au nom de Dieu sous l’inspiration de l’Esprit-saint, mais cela ne dura pas longtemps, précise le livre des Nombres !

 

La lettre de Jacques laisse entendre que richesse et parler au nom de Dieu ne vont pas très bien ensemble. Quant à l’Evangile, il invite à l’humilité : la vie n’est pas un long fleuve tranquille, il faut savoir faire des pas de côté pour éviter les embûches, ou encore, apprendre le discernement. Au moment de rédiger, je repense à saint Paul tel que le présente Luc dans les Actes, en particulier dans la dernière partie. Le souci de Paul est de porter la Bonne Nouvelle jusqu’à Rome, au cœur de l’empire romain.

 

Les spécialistes des Ecritures savent repérer dans les Actes la patte de l’écrivain qui présente l’apôtre des païens sous son meilleur jour. Même au milieu de la tempête et des marins très peu religieux, il célèbre la Pâque du Seigneur, l’eucharistie, afin que tous (chrétiens, juifs et païens) participent au même salut en Jésus-Christ. Paul passera trois mois avant de pouvoir reprendre un bateau vers Rome. On a même l’impression que c’est Paul qui dirige les manœuvres tant son cœur est porté vers Rome. Son esprit est orienté, aimanté vers ces gens qu’il souhaite rencontrer pour leur porter la Bonne Nouvelle de Jésus.

 

Le livre des Nombres nous avait montré Edad et Medad, deux jeunes gens du camp des Hébreux, qui portent la Parole, même s’ils n’en ont pas reçu l’ordre ni l’ordination (imposition des mains de Moïse). Moïse semble positif sur leur initiative. Il en est de même de Jésus à l’égard de celui qui fait des guérisons en son nom. Cela peut interroger aujourd’hui des comportements où nous émettons bien des réserves quand n’importe qui parle au nom de Jésus. Certes on ne peut pas dire n’importe quoi… d’autant plus que bien des paroles sur Dieu sont exprimées maladroitement mais plus encore avec bien des erreurs…

 

Alors comment être tout à la fois tolérants et exigeants sur les contenus. C’est peut-être un dilemme pour aujourd’hui. Ouverture et garantie de vérité. Faut-il estropier des gens ou les rendre aveugles si leurs propos ne sonnent pas juste ? Au moment où de nouvelles génération grandissent dans la découverte du Jésus des évangile et des croyants prions pour trouver les mots justes par lesquels nous transmettons quelque chose de la fois reçue de génération en génération. Le langage de la foi est appelé à se purifier. Les lectures parlent de l’Esprit-saint pour parler de Dieu, puissions-nous entendre l’inspiration qu’il nous apporte. Emile Hennart