Le temps de la moisson

5ème dimanche ordinaire

Le temps de la moisson

Isaïe 55, 10-11 ; Romains 8, 18-23 ; Matthieu 13, 1-23

 

Nous connaissons bien la parabole de la semence qui pousse plus ou moins selon le terrain et les mauvaises graines qui fructifient aussi sur le même terrain. Nous avions en première lecture un court extrait d’Isaïe 55, qui nous invite à penser à la lente germination de la graine mise en rapport avec la Parole de Dieu qui est aussi appelée à germer et donner du fruit. Isaïe rappelle la confiance en un avenir poussant. Nous aussi nous devons y croire. Cela peut orienter notre méditation : qu’attendons-nous de l’Evangile semé aujourd’hui ? Encore faut-il semer !

 

L’Evangile évoque aussi l’attitude d’accueil qui doit être la nôtre. Après avoir accueilli, il faut semer. On peut bien sûr semer au cœur de nos églises avec les gens rassemblés dans les édifices, pieusement agenouillés sur les dalles, dans l’attente d’un hypothétique éveil. Depuis longtemps déjà le pape François à invité à sortir de nos églises, car c’est dehors qu’il faut semer.

On peut aussi se demander si cette première parabole rédigée par Matthieu n’est pas la réponse à un certain découragement des disciples. Il faut se souvenir de Jean-Baptiste rejeté ; il faut se rappeler l’histoire des joueurs de flute que les gens ne veulent pas suivre. La parabole de la semence peut donc venir à la suite d’une mauvaise réception. Alors, la mission de Jésus et des apôtres à sa suite est-elle vouée à l’échec ?

 

C’est une question qu’on peut poser aussi en cette fin de coronavirus et de confinement : c’est plutôt le marasme qui accompagne les communautés chrétiennes en 2020. Il est vrai que début juillet, on rend les armes, espérant une rentrée en septembre sous de meilleures auspices. Il ne suffit pas d’un petit coin de terre qui occupera nos espérances, il faut un grand territoire. Telle est l’attente du Seigneur pour aujourd’hui et demain. Il ne dit pas comment, il invite à espérer : 30, 50, 100 pour un !

 

Aux temps anciens, Isaïe avait parlé de consolation, d’avenir sur la montagne sainte. A nous de croire aujourd’hui encore que celle Parole peut germer dans le cœur des gens. Abbé Emile Hennart