Veillez !

32ème dimanche ordinaire

Sagesse 6, 12-16 ; Thessalonicien 4, 13-18 ; Matthieu 25, 1-13.

“La Sagesse est assise à ta porte, elle t’attend !”

 

En raison du confinement, nous aurons peut-être un peu de temps pour méditer quelques lignes du livre de la Sagesse, “elle t’attend”, précise la première lecture. Pour la deuxième fois cette année, nous sommes obligés de ralentir, de nous arrêter. Nous allons tellement pris l’habitude de courir de l’avant que nous ne voyons pas quel sens donner à ce temps d’arrêt. Qu’il y ait virus ou non, la terre continue à tourner autour du soleil. Certes ! Et nous, nous tournons avec la terre. Les lectures de ce dimanche, tout comme les fêtes de Toussaint et du 2 novembre orientent notre méditation vers la rencontre avec le Seigneur. C’est une manière de dire que notre existence est orientée vers la rencontre, et non vers une fin où il n’y a rien.

 

C’est l’avant-dernière parabole dans l’évangile de Matthieu. Elle sonne comme une mise en garde avec la conclusion : Veillez car vous ne savez ni le jour, ni l’heure. Pourtant, il n’y a rien à faire, rien à préparer. Que ce soient les cinq jeunes filles prévoyantes, que ce soient les cinq autres : il n’est rien qu’elles puissent faire. Arrive le maître de la noce. Celles qui sont présentes peuvent entrer avec lui. S’il y a une morale à cette histoire c’est celle de la dernière phrase : Veillez. On trouvera aussi en Marc cet impératif, en fin de ch.13. L’objectif n’est pas de préparer le dernier jour, mais d’être en éveil.

 

Les unes comme les autres ne font rien au moment de la rencontre. Tout a été fait avant. Il en est de même pour nous : au moment de la rencontre, nous sommes pris “en l’état”. C’est un peu ce qu’exprime la parabole du jugement dernier : c’est avant, que tout se passe : j’avais faim, j’étais en prison etc. et vous êtes venu à moi. Ou au contraire, vous ne m’avez pas vu. Pour l’évangile de ce dimanche : les dix jeunes filles sont là, en attente ; elles ne peuvent plus changer quoi que ce soit. Au moment de l’entrée en scène de l’époux, tout est désormais figé. La vraie sagesse c’est de vivre au quotidien dans la force d’aimer.

 

La deuxième lecture, tirée de la lettre de Paul aux Thessaloniciens, nous invite à retrouver -autant que faire se peut- l’attitudes des premiers chrétiens. Sans doute étaient-ils désarçonnés que certains d’entre eux meurent avant d’avoir vu le retour de Jésus, puisqu’il avait vaincu la mort. Saint Paul se débrouille comme il peut ! Peu à peu sa pensée s’affinera.