Vous avez été choisis par Dieu…

Solennité de la sainte Famille

Ben Sirac  3, 2 et 6, 12-14 ; Colossiens 3, 12-21 ; Matthieu 2, 13-23

 

Dernier dimanche de l’année, au creux de l’hiver. Avant de passer au nouvel an, peut-être avons-nous essayé de faire le bilan de 2019, au cœur du monde et de la société, au cœur de l’Eglise. L’annonce de la fin du franc CFA ne peut que rappeler les nombreuses présences en terre africaine. Qu’avons-nous apporté aux colonies ? Du bon et du moins bon. La fin d’année marquée par des grèves interminables peut rappeler la difficulté de joindre les deux bouts pour de nombreuses familles, des jeunes en particulier. Qu’avons-nous apporté à l’enfant Jésus, tout en préparant la crèche familiale ou paroissiale ? Le bout de chemin que nous avons parcouru, Les efforts pour que vienne la paix et la réconciliation, et bien d’autres choses. Le Seigneur est capable de reconnaitre le bon grain au milieu de l’ivraie que nous aurions voir disparaitre.

 

La lecture de l’évangile de ce jour a été expurgée des souffrances vécues par les familles de Bethléem quand Joseph s’enfuit en Egypte, et que Hérode fait passer sa rage sur de petits enfants. En ces derniers jours de 2019 nous pouvons aussi avoir en tête les familles qui fuient l’horreur des bombardements en Syrie, ou en Irak ; nous pouvons aussi penser aux familles d’Afrique noire où les émanations de Daesh font sentir leur pouvoir de nuisance. On peut aussi parler du Yémen ou de la Somalie. L’Arabie saoudite n’est pas aussi innocente qu’on ne le dit. Il y a aussi les populations de Chine ou d’Ukraine… Il y a, proches de nous, des familles qui se sont divisées : le père, la mère, les enfants. Nous pouvons aussi leur apporter un peu de réconfort. Deux mille ans après la venue de Jésus, le monde attend et espère : “le loup et l’agneau vivent ensemble”, selon Isaïe, c’est encore une utopie. Quant à l’Eglise en France, elle fait profil bas, avec des problèmes anciens, la question de pédophilie. Il y a aussi la volonté de faire marche arrière de la part de nombreux ministres nouvelle génération. C’est autre chose qu’attend le pape François. L’Eglise est toujours appelée à porter la Parole de Jésus, une parole audible et qui aide à vivre…

 

Nous penserons aussi aux nombreuses familles marquées par la séparation et la difficulté de croire. Certains mettent en parallèle la baisse du nombre de baptêmes avec la “perte de religion”. Peut-être ! pourtant la foi chrétienne est provoquée à continuer, à inventer des chemins de vie, de joie, de paix. La sainte famille, comme bien d’autres a pourtant vécu de nombreuses épreuves. Passer par Bethléem puis l’Egypte pour revenir à Nazareth, n’est pas nécessairement de l’ordre du fait historique, mais l’enseignement de Jésus, lui, en est un. Relisons donc les évangiles, à commencer par Marc, le premier, en évitant d’en rajouter. On peut faire la comparaison d’un évangile à l’autre. Chacun apporte sa part de clarté, ou plus exactement sa manière d’affirmer l’amour de Dieu envers l’humanité, envers chacun de nous. Telle est la foi et la joie qui en résulte. Puissent nos familles en être témoins

Abbé Emile Hennart