Voyez le grand amour du Père pour nous

Fête de la sainte famille

Samuel 1, 20-28 ; 1 Jean 3, 1-2.21-24 ; Luc 2, 41-52.

Voyez le grand amour du Père pour nous

Entre Noël et Epiphanie, cette fête de la sainte famille vient fort justement éveiller en nous le sentiment que Jésus fait partie de la famille humaine. Beaucoup de théologies partent de Dieu et de sa volonté pour tenter d’expliquer qu’entre Dieu et nous existe un lien que la tradition appelle alliance. (Il suffit de relire les premiers numéros de Lumen Gentium). Mais on peut aussi partir de l’expérience de la famille. Pour cette fête le lectionnaire propose un épisode de l’histoire de la famille où Marie et Joseph recherchent leur enfant Jésus qui aurait fait une fugue. Luc précise que Jésus se trouve au Temple au milieu des docteurs de la Loi. Cela a pu bercer notre imagination ou nos rêveries : cet adolescent qui dialogue avec de vieilles barbes férues d’histoires sur Dieu et son peuple. Mais le plus intéressant est de reprendre la lettre où Jean l’évangéliste affirme le lien entre Dieu et nous, tout comme on le trouve dans le prologue de son Evangile : voyez quel grand amour nous a donné le Père il fait de nous ses enfants.

 

C’est un acte de foi que nous pouvons poser, comme des centaines de générations : il existe quelque chose entre le Dieu de l’univers et nous-mêmes. Acte de foi, acte de confiance, car nous ne sommes pas un grain de poussière perdu au milieu de l’univers. Avec les philosophes de tous les temps nous pouvons nous interroger sur le sens de la vie, de notre vie.

 

La méditation du pape François peut nous aider quand, dans cette nuit de Noël, il médite sur cet enfant né à Bethléem : Bethléem, la maison du pain… lui qui devient pain offert pour que tout homme ait la vie. L’enfant de la crèche, le jeune homme auprès des gardiens du Temple, l’homme du repas pascal, tout comme le crucifié sur la Croix, c’est le même que Dieu envoie auprès de nous, en nous, avec l’invitation de marcher à sa suite.

 

On peut relire cette année qui s’achève à l’aide des paroles de Jésus. Les gilets jaunes demandent d’être un peu plus reconnus dans la société française. Les mexicains ou le Rohingyas demandent d’avoir une petite place dans la société des tout-puissants. Pendant ce temps d’autres demandent à être les seuls dans l’univers, à ne pas partager avec l’autre parce qu’il n’est pas son frère, parce qu’il n’a pas la même peau ni la même langue ! Il arrive même que certains tuent au nom de Dieu.

 

Cet enfant dans une famille au milieu de nulle part (Bethléem la plus petite des villes en Israël), qui ira habiter à Nazareth, ville d’où rien de bon ne peut sortir, aux dires de Nathanaël, cela ne manque pas de piment. C’est ce Jésus qui propose un chemin d’humanité aux hommes de bonne volonté. Peut-on souhaiter à l’humanité, aux dirigeants de faire de nos sociétés des lieux où chacun puisse se retrouver comme dans une famille, plutôt qu’une jungle hostile et semée d’embûches ? Il nous revient de prier et de prendre ce chemin. Combien ont pu retrouver une famille en s’assemblant sur un rond-point. Pourquoi ne pas continuer dans cet esprit de fraternité ? EH