23ème dimanche ordinaire

Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Ezechiel33, 7-9 ; Romains 13, 8-10 ; Matthieu 18, 15-20

Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

 

“Les malades de la gâchette”. En lisant les lectures de ce dimanche, où l’on insiste sur l’avertissement à donner au méchant (Ezéchiel), ou l’amour du prochain plus que tout (Paul aux Romains), ou encore la rencontre avec le frère pécheur (Matthieu) je ne peux m’empêcher de rapprocher ces textes de plusieurs faits de société, comme le procès contre les djihadistes à Paris, qui s’est ouvert cette semaine, ou l’assassinat de plusieurs jeunes coopérants au Niger, ou encore la multiplication des affrontements entre la force Barkane et les islamistes au Sahel ou au Mali. On peut aussi se demander comment sont gérés certains pays comme le Liban, la Biélorussie. De même l’Argentine ou les Etats-Unis. Certes, la Bible ne donne pas les règles pour gérer les pays. Pourtant la vie communautaire devrait être inscrite dans les intentions des gouvernants des pays. De même pour des groupes qui s’insèrent dans la gestion de ces pays.

 

La lecture de l’Evangile pourrait donner à penser que le conflit évoqué ne concerne qu’une relation interpersonnelle froissée par l’indélicatesse d’un frère. C’est sans doute vrai. L’Evangile n’est pas un manuel de politique. Mais il peut interroger les questions sociales. Certes, seules les personnes qui ont choisi de suivre Jésus sont directement concernées par les conseils évangéliques. La raison humaine doit pouvoir édicter les lois d’une vie commune indépendamment des règles religieuses. Mais il n’est pas interdit de puiser un peu de lumière au sein des préceptes bibliques. L’apprentissage du vivre ensemble, du vivre en société ne devrait exclure aucune ressource.

 

Revenons à la relation entre frères telle que les textes de ce dimanche l’apprécient. Matthieu évoque quelques règles pour les premières communautés. On remarquera la gradation : personnelle, à quelques-unes, avec toute l’Eglise, avec une éventuelle exclusion de la communauté.

 

Ce qui a été dit à l’apôtre Pierre sur lier et délier est redit ici à propos de toute la communauté. C’est à la communauté aussi qu’est confié ce pouvoir e lier et de délier. A trop focaliser sur le pape Pierre on en a oublié le rôle de toute la communauté dans sa responsabilité des uns envers les autres.  En ce sens, on peut davantage parler d’une Eglise de frères plutôt que d’une Eglise hiérarchique.

 

Ezéchiel insiste sur la responsabilité des uns envers les autres, dans la responsabilité de s’avertir les uns et les autres. Sans doute est-il question du pardon et de la réconciliation, mais aussi et surtout du soutien à s‘accorder, de l’orientation à proposer pour que chacune de nos vies devienne comme une marche avec le Christ, une marche vers Lui. EH.