26ème dimanche ordinaire

Il n’est pas de ceux qui nous suivent ! Et alors?

Nombres 11, 25-29 ; Jacques 5, 1-6 ; Marc 9, 38-48

Il n’est pas de ceux qui nous suivent !

 

La petite histoire du livre des Nombres à propos d’Edad et Medad mérite à elle seule une longue méditation. Que leur arrive-t-il à eux, qui n’étaient pas dans la réunion de prière lorsque l’Esprit fut donné aux soixante-dix ? Eux aussi ont reçu l’Esprit, et ils ont prophétisé et cela a duré, au point de rendre jaloux Josué, auxiliaire de Moïse. Pendant ce temps, l’ensemble de l’assemblée désire les mettre à distance : ils ne sont pas dans les règles. Plus tard le Christ exprimera :“je ne suis pas venu pour les bien portants, mais pour les malades et les pécheurs.

 

Nous avons le même type de réaction de la part des disciples dans l’Evangile : il expulse les démons alors qu’il n’est pas des nôtres !!! Que signifie ce sentiment de propriété privée où la foi et les œuvres n’appartiendraient qu’aux disciples patentés, habitués aux exercices spirituels dans les cadres bien définis ? Nous sommes bien loin de « avance au large ! » Les apôtres de Jésus, tout comme Josué, auraient dû se réjouir devant la miséricorde du Seigneur qui se répand par les mains d’un homme ordinaire, non prédestiné à partager cette grâce.

 

J’ai bien conscience d’écrire ces paroles au moment où l’on se plaint de voir la diminution des fidèles assemblés dans les églises. Ce n’est pas en prenant l’habitude de se compter ou en étiquetant qui sont les bons et qui sont les autres que nous faisons témoignage de la Parole de Dieu, comme si elle était réservée à quelques-uns. Malheureusement, l’Esprit-Saint n’est pas réservé à ceux qui se rassemblent dans le bâtiment, mais aussi à ceux qui vont au large et, comme le dit le pape François ; à ceux qui sont en sortie !

 

Il fut une époque où l’Eglise était sectaire, refusant l’accès à ceux qui ne correspondaient pas aux normes (que ce soit les non pratiquants, que ce soit les autres traditions chrétiennes). Cette lecture peut orienter nos comportements : à quoi, à qui nous portons intérêt. Ne sommes-nous pas appelés à porter intérêt aux derniers, aux petits, à ceux qui sont moins intégrés dans la communauté ? C’est bien notre mission aujourd’hui d’aller vers… de nous ouvrir pour favoriser leur rencontre avec le Seigneur et ses amis. Au milieu de l’Evangile de ce dimanche, il est rapporté l’importance de donner, ne serait-ce qu’un verre d’eau à un étranger de passage. A ce signe, on reconnait que Dieu habite en lui. A nous aujourd’hui de reconnaitre les signes de la présence de Dieu. C’était autrefois un des rôles de la Révision de Vie. C’est encore vrai aujourd’hui. Abbé Emile Hennart