Le Dieu des vivants

32ème dimanche ordinaire

2 Maccabées 7, 1-2+9-14 ;  2 Th 2,16 à 3,5 ; Luc 20, 27+27-38, la femme aux 7 maris.

 

Les textes de ce dimanche orientent notre réflexion autour de la résurrection.

Le court récit du 2ème livre de martyrs d’Israël peut nous rendre plus proche de ces gens persécutés à cause de leur foi au Dieu unique. Jusqu’à cette époque tardive d’Israël on imaginait une possible rétribution de son vivant… mais une fois décédée que pouvait-on espérer ? Le roman religieux de Job laisse entendre que le héros sera récompensé de son vivant et qu’il retrouverait largement plus qu’il n’avait perdu au temps de l’épreuve. Mais ce n’était qu’un conte religieux. Pour le temps de la persécution sous Antiochus… que pouvait donc espérer cette mère ? Tout au plus que ses enfants survivraient au Royaume des morts… C’est à cette époque qu’a grandi la conviction que Dieu ne pouvait abandonner ceux qui avaient mis en lui leur foi, leur confiance. De là aussi cette conviction de voir Dieu face à face, de pouvoir vivre devant Lui dans l’éternité des temps. Telle fut la foi des croyants d’Israël, celle dont nous avons hérité, celle qui a favorisé la foi en Christ mort et ressuscité ; Pour les disciples, il n’était pas possible qu’un homme aussi juste devant les hommes et devant Dieu reste dans le Royaume des morts. Nous vivons dans la confiance en la parole des apôtres.

 

Ainsi Paul proclamera cette résurrection dans sa première lettre aux Thessaloniciens. Ces nouveaux convertis comprenaient que bientôt ils verraient le retour du Christ, mais ceux d’entre eux qui étaient mort, ils ne verraient pas… Paul essaie de leur répondre : tous nous serons participants au triomphe du Christ au-delà de la mort.

 

Au temps de Jésus il y avait débat entre défenseurs et opposants en la résurrection d’où cette histoire inventée par les sadducéens d’une femme dont sept maris seraient morts : duquel sera-t-elle l’épouse à la résurrection… Jésus répond à l’énigme par une tournure intellectuelle concernant la foi au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob : il est le Dieu des vivants ou le Dieu des morts ? Cette réponse est-elle satisfaisante, insatisfaisante ??? Beaucoup, cette semaine sont allés fleurir la tombe de leurs proches décédés. Geste qui honore les défunts ; geste qui expriment aussi notre foi qu’un jour nous ressusciterons, certitude que nous serons des vivants auprès de Dieu. Peut-on en dire plus ? Les Ecritures sont discrète sur l’au-delà et nous risquons fort de nous rabattre sur des récits extérieurs pour confirmer notre foi : il est de l’autre côté du rideau, dans la pièce d’à-côté entend-on dire…

 

La semaine dernière à Jérusalem on a sorti de l’obscurité ce qui reste de la tombe du Christ avec tout le sérieux de la science. “Mais Lui, ils ne l’ont pas vu…”. La foi n’est pas de l’ordre des vérités scientifiques, mais ce petit évènement permet d’évoquer tous ceux qui sont passé pour garder et vénérer la trace de celui que nous reconnaissons envoyés par Dieu pour nous. Ce dimanche, avec quelques pèlerins du diocèse je serai devant l’emplacement du tombeau, dans le sait  Sépulcre. Ce nom ancien est aujourd’hui remplacé par le mot grec Anastasis ou église de la Résurrection. Quand nous parcourons le chemin de croix, il s’arrête désormais sur une quinzième station, la résurrection.

 

Mais cela n’a guère de sens si, dans le même temps, nous ne reconnaissons pas le visage du Christ dans ce frère immigré, dans ce pauvre de nos cités modernes ou des pays défavorisés. Nous ne pouvons porter toute la misére du monde, mais avec le Christ nous pouvons porter un regard autre et nous engager avec lui à honorer celui que l’on rencontre sur le chemin… Christ n’a que nos mains… E.H.