Entre Ascension et Pentecôte.

7ème dimanche de Pâques

Actes 1, 12-14 ; 1 Pierre 4, 13-16 ; Jean 17, 1-11.

La première lecture est l’occasion de signaler la liste des Onze apôtres, ces apôtres du temps intermédiaire. Ils sont accompagnés de quelques femmes, de Marie, mère de Jésus et d’autres disciples que Luc déjà appelle frères. Ce sera le nom le plus fréquent, avant que des païens d’Antioche ne leur donne le nom de chrétiens (Actes 11, 26). Il ne faudrait pas séparer ces trois versets de ceux qui précèdent, en particulier la question de l’ange : “Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ?”. Notre méditation de ce dimanche pourrait porter sur cet entre-deux.

 

A la fin de son évangile, Luc avait signalé deux disciples qui retournaient chez eux, via Emmaüs, avec comme refrain pour leur discussion… désormais, c’est bien fini ! C’est bien vrai que le temps de marcher avec Jésus sur les routes de Galilée est terminé, mais l’aventure, elle, ne fait que commencer. Elle prendra son envol, officiellement au jour de Pentecôte, selon Luc. C’est à partir de ce moment-là qu’il y a réponse à la question de l’ange : qu’attendez-vous à regarder le ciel ?. Désormais c‘est bien sur terre, aux quatre coins de l’univers que se passe de suite, et nous faisons partie de cette suite, car il nous revient à nous aujourd’hui de proposer la rencontre de Jésus.

 

L’évangile de ce dimanche évoque la prière de Jésus, qu’il aurait dite le soir de la sainte Cène. Jésus prie pour qu’il soit glorifié, glorifié dans les cieux, mais aussi sur terre, c’est-à-dire reconnu, et il sera reconnu dans la mesure où ses disciples feront connaître son nom et ce qu’il a fait au milieu d‘eux. La mission confié aux disciples est résumée bien pus tard par Matthieu quand il résume l’envoi par Jésus : “allez, de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde.”

 

Par-delà vingt siècles, cette parole s’adresse à nous, dans le contexte et la culture qui sont nôtres, afin de transmettre à notre tour l’enseignement de Jésus, à savoir que nous sommes aimés de Dieu, que nous sommes de sa famille, que nous sommes ses fils. Nous avons à apprendre à nous aimer les uns les autres … C’était la réponse de Jésus au jeune homme riche à propos des commandements à observer. A cours des siècles, l’Eglise et nous-mêmes avons embrouillé les pistes en multipliant les règles d’observances et de dévotions au point d’y perdre son latin dans la multitude des prescriptions.

 

C’était l’intuition des pères des Concile Vatican de revenir aux sources, quand ils ont pris le temps de faire le tri de la tradition accumulée au cours des deux premiers millénaires. Les introductions des constitutions sont des pépites que recentrent les chrétiens que nous sommes sur les choses essentielles. Mais des esprits chagrins ont préféré porter attention à la bale plutôt qu’au grain que semait le Seigneur Jésus. Mais il n’est pas trop tard pour prier le maître de la moisson pour que nous devenions semeur et moissonneurs pour ce temps nouveau qui est devant nous. Pas trop tard non plus pour relire au moins les introductions de ces constitutions. EH

La fête de Pentecôte

 

La pentecôte

La fête tire son nom de cinquantième (pentecosta) jour après Pâques. La fête était déjà connue en monde juif car elle était la fête où l’on apportait les prémices, les offrandes pour la nouvelle récolte e blé (les premières gerbes de la moisson des orges étaient offertes à Pâques) c’était une très ancienne fête agraire. Par la suite elle sera revêtue d’une dimension symbolique : la fête de l’Alliance et du don de la Torah. La fête était aussi appelée fête des Jubilés et deviendra fête des semaines (Chavouot) ou fête des serments, pour évoquer l’alliance avec Noé. La première fête de pentecôte chrétienne est fêtée en communauté. Elle est la fête de l’accomplissement, de la fin d’un processus. Au centre de la liturgie juive, il y avait la lecture du Décalogue, donné à Moïse au Sinaï. Cette torah était proposée à tous les peuples, ce que reprendra l’universalisme de la pentecôte chrétienne : “à tous les peuples…”

Au cours de l'histoire, dans la fusion de différentes traditions ou habitudes, on retiendra la fête des Tentes à l’origine, évocation des tentes/bivouacs dressées durant les récoltes. On y a associé le temps de l’exode au désert. La fête évoque le temps de la libération, en particulier lors de la révolte des Maccabées.

Au cours de la fête des tentes une grande procession relie la source de Siloé au Temple, où l'on aporte de l'eau, huit jours durant. Le dernier jour étant la fête de la Lumière. Saint Jean rapprote dan son évangile que Jéus se proclame lumière du monde. Il y évoque aussi l'eau vive... L'enseignement de Jésus se réfère aux évènements célébrés à ces moments-là.