17ème dimanche ordinaire

La miséricorde d’Abraham

La miséricorde d’Abraham

Genèse 18, 20-32 ; Colossiens 2, 12-14 ; Luc 11, 1-13.

 

On nous parle tant, et avec raison, de la miséricorde de Dieu qu’on en oublie le récit d’Abraham dans la Genèse, plus exactement ce moment où c’est Abraham qui demande à Dieu de faire miséricorde envers les habitants de Sodome : Peut-être y aura-t-il dix justes dans la population… ? ON trouvera cette demande, peut-être incongrue, et pourtant, c’est bien Abraham qui supplie Dieu à faire miséricorde, non seulement envers les justes, mais aussi envers toute la population.

 

Plus tard, on rapprochera l’attitude de Jésus par qui, à cause de lui, le pardon et la miséricorde sont accordées à toute l’humanité. Saint Paul fera la comparaison entre Adam et Jésus : à cause d’un seul homme, Adam, le péché est entré dans l’humanité, mais aussi à cause d’un seul homme, le salut est entré dans le monde. Lorsque je parcours l’Eglise de la Résurrection à Jérusalem, je ne peux m’empêcher de méditer la grotte (le tombeau d’Adam) situé juste en dessous de l’endroit où l’on vénère l’emplacement de la croix du Christ (chapelle orthodoxe) : le premier Adam et le nouvel Adam sont ainsi rapprochés l’un de l’autre dans cette présentation symbolique.  

 

La liturgie propose, en parallèle à cette demande de miséricorde de reprendre la prière Jésus : « pardonne-nous nos offenses… » L’évangile de Luc ne donne aucune précision sur le lieu et le temps où Jésus a donné cette prière : “Un jour, quelque-part”, selon la traduction œcuménique de la TOB.

Certes, aujourd’hui encore on vénère cette tradition dans le jardin du Carmel… car nous avons besoin de repères visuels, pour fixer les évènements du salut. “Un jour, quelque part” apporte une signification au don du salut de Dieu : peu importe le jour, peu importe le lieu pourvu que l’on puisse prononcer en toute vérité cette demande : “Pardonne-nous nos offenses”.

Puisse cette courte méditation orienter notre lecture de textes si importants pour nous approcher du cœur de Dieu. Abbé Emile Hennart