Le Dieu des vivants

32ème dimanche ordinaire

2éme livre des martyrs d’Israël 7, 1-2.9-14 ; 2 Thessaloniciens 2,16-3,5 ; Luc20, 27-38

 

La liturgie nous entraine peu à peu vers le dernier dimanche de l’année liturgique. Nous avons vu passer la Toussaint et la commémoration des défunts. Voici le 32ème dimanche ordinaire où est évoquée la vie après la mort avec la persécution au temps des Maccabées. C’était 160 ans avant la naissance de Jésus, au moment où le pouvoir sur Jérusalem passait des Perses aux Grecs et bientôt aux Romains. L’évangile évoque les débats théologiques entre pharisiens et sadducéens devant Jésus.

 

Paul écrit une lettre aux chrétiens de Thessalonique qu’il avait dû quitter précipitamment, lors d’un premier séjour, pour cause de rejet de la part des gens de la synagogue. Paul y réaffirme sa confiance dans le Seigneur et il invite les Thessaloniciens à persévérer dans la voie qu’ils ont choisi. Cette lettre est teintée d’action de grâces. Peut-être est-ce un appel pour que nous-mêmes soyons pleins d’action de grâces. Le synode d’Amazonie vient de se terminer. Les 183 évêques présents à Rome ont provoqué l’Eglise entière à trouver des moyens adaptés au 21ème siècle, en des lieux où les ministères sont à inventer.

 

On peut s’interroger sur les origines de la foi en la résurrection. Tous les hébreux, puis les Juifs ne partageaient pas cette foi. Même chez les chrétiens d’aujourd’hui, tous ne partagent pas cette foi. Jésus et ses disciples l’ont maintenu pour certaine. Cette foi se fonde sur cette certitude que l’intimité avec Dieu, qui a été la nôtre durant la vie terrestre, ne peut être définitivement perdue. La persécution sous Antiochus Epiphane fut la première où les croyants furent attaqués et persécuté à cause même de leur foi. Il n’était pas possible, pour les croyants de cette époque, de penser que Dieu abandonnerait ceux qui avaient défendu son nom, de leur vivant et jusqu’à la mort.

 

C’est dans cette perspective que se situe Jésus face aux Sadducéens. Il ne donne pas de preuve, il précise son orientation. C’est cette orientation que reprendront les disciples après sa mort. En reprenant l’affirmation « Il est le Dieu des vivants et non des morts », à la suite de la référence à Abraham, Isaac Jacob et Moïse, Jésus invite à comprendre que c’est Dieu qui choisit l’homme et non l’inverse. Les martyrs d’Israël ont montré leur fidélité à Dieu, mais c’est une réponse à la fidélité première qui est celle de Dieu. Notre vie est à comprendre comme réponse en fidélité à l’amour de Dieu qui, le premier nous a aimés (St Jean).  

 

Nous devrions lire aussi les derniers versets de ce chapitre 20 où Luc met en garde contre le risque de valoriser les pharisiens… et les scribes ? C’est un danger pour nous de lire l’Ecriture en pièces détachées. Nous apprenons un peu du contexte de la polémique : les veuves, les scribes… La société s’était organisée pour venir en aide au plus démunis, matériellement et en soutien relationnel. Si les scribes étaient chargés de veiller à la subsistance des veuves, il est probable qu’ils se dédommageaient de cette assistance. Il devait en être de même dans la communauté de Luc. De là provient cette mise en garde. Aujourd’hui encore il existe des mises en garde contre le coût parfois exorbitant des funérailles… Il y a un travail à faire là aussi ! Voilà donc un évangile tourné vers l’au-delà, mais qui n’ignore pas les contingences autour de la mort. E.H.