Je suis la vigne et vous, les sarments.

5ème dimanche de Pâques

Actes 9, 26-31 ; 1 Jean 3, 18-24 ; Jean 15, 1-8

Je suis la vigne et vous, les sarments.

 

Jésus se présente comme la vraie vigne et nous invite à lui rester unis afin de lui porter beaucoup de fruit. Nous sommes les sarments de la vigne du Seigneur. Nous sommes les dernières pousses en train d’éclore. C’est une autre image que celle de bon pasteur qui mène paitre son troupeau. On pourrait même dire que cette parabole nous appelle à être actif pour ce Royaume en train d’éclore. Dans l’Ancien Testament, la vigne c’est le peuple de l’Alliance avec Dieu. L’expression est reprise lors de la consécration : “voici le sang de l’alliance nouvelle et éternelle…”

 

Participer à l’eucharistie, c’est vouloir porter du fruit. Le confinement a pu nous isoler un peu (ou beaucoup) de la vigne. Ce fut peut-être une communion spirituelle en attendant la participation aux assemblées. Pour certains ce fut un temps de souffrance et en même temps une recherche pour trouver des itinéraires de vie. Il y a hélas d’autres souffrances, au sein des communautés, quand le pasteur est devenu peu porteur de la sève qui devrait nourrir les sarments. J’ai quelquefois les confidences de chrétiens qui expriment ces souffrances, et je n’ai pas les moyens de les guérir. L’actuel pape François doit souffrir de voir tant de déchirures au sein de l’Eglise.

 

Quel est le visage du Christ que nous portons ? A quoi sommes-nous appelés. En parcourant les premiers chapitres des Actes des apôtres, nous découvrons les difficultés rencontrées. Pierre parle, il est entendu et en même temps il est arrêté par les responsables d’alors, qui lui conteste le droit de parler de Jésus. Ensuite, on découvre une communauté désireuse de répondre à tous les besoins de charité, et l’on invente l’équipe des diacres. Mais eux se mettent à leur tour à proclamer l’Evangile du Christ. Ainsi Etienne se trouve contesté, arrêté, mis à mort. Ce ne fut pas la fin de l’annonce, car les Actes précise que les disciples se répandent ailleurs pour faire entendre l’Evangile du Christ. On les retrouvera en Samarie, à Antioche, à Chypre et bientôt dans toute l’Asie mineure. Paul, le persécuteur, devient grand prédicateur. Avec Ananie et Saphire, nous découvrons le souci de partager mais sans oublier d’en garder un peu pour soi. Aujourd’hui comme hier les communautés sont appelées au partage des biens, mais le tentateur est toujours là qui rôde.

 

La lettre de Jean invite à garder un cœur à cœur avec Dieu : appel à nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés et l’a demandé. Les derniers mots de cette lecture rappellent que nous avons part à l’Esprit du Seigneur. L’Esprit, comme la sève doit faire pousser en nous la vie du Christ. Je ne sais pas comment Pierre a fait, mais il est plus dynamique dans les Actes que dans les Evangiles. Il porte la parole, y compris à Césarée, auprès du centurion et de sa famille. On l’a vu aussi dans l’esplanade du Temple de Jérusalem tenir tête aux opposants.

 

Ce temps d’après Pâques est une occasion de méditer les itinéraires des premiers chrétiens qui ne se sont pas laisser étouffer et qui ont osé porter la Parole. Le cep de vigne a fait pousser des sarments, il a porté du fruit. A nous de continuer avec les moyes qui sont les nôtres pour que la vigne continue à porter du fruit. Emile Hennart