21ème dimanche ordinaire
Inviter au festin du Royaume.
Dimanche 25 août
Isaïe 66, 18-21 ; Hébreux 12, 5-13 ; Luc 13, 22-30
Alors qu’Isaïe annonce pour la multitude l’accueil généreux proposé par Dieu de tous ceux qui viennent de loin, voici quelques paroles de l’Evangile où Jésus insiste sur la difficulté du passage par la porte étroite. Ce serait pourtant réducteur de vouloir opposer les paroles d’Isaïe avec celles de Jésus. C’est plutôt une invitation à ce que nous sachions discerner le chemin qui mène vers Dieu. La fin de la section d’évangile de ce dimanche évoque la venue de gens du Nord, du Midi, de l’Est et de l’Ouest : il en viendra de partout pour entrer au festin proposé par le Seigneur.
La question qui avait été posée à Jésus était de savoir s’il n’y aurait que peu de gens à être sauvés. On peut supposer que Jésus répond de manière détournée : ce qui compte n’est pas de connaitre le nombre d’élus mais de savoir si vous en feriez partie ! D’où la suite où Jésus parle de porte étroite. Peut-être faut-il s’interroger sur les nombreuses portes qui nous sont présentées par les multiples religions en particulier celles qui associent la réussite et la proximité de Dieu. Là encore il faudrait relire d’autres passage comme je jugement dernier (Mt 25) ou “On reconnaitra que vous êtes mes amis à l’amour que vous avez les uns pour les autres”.
Il est normal de se demander si nous passerons par la bonne porte… mais nous devrions aussi nous interroger pour savoir à qui nous proposerons de passer par cette même porte. A qui allons-nous proposer d’entendre la Bonne nouvelle de l’amour de Dieu… Voici la prochaine rentrée scolaire. Nous avons fait des choix pour que ces enfants entrent dans la bonne classe et qu’ils en sortent avec davantage de…. Le développement social dont on parle c’est surtout le développement personnel.
La société actuelle développe l’individu. C’est loin du développement collectif. Nous entendons ces jours-ci la rencontre du G7 à Biarritz. De quel développement est-il question ? Paul VI avait rédigé une encyclique : Le développement des peuples’ (Populorum Progressio). Paul VI s’était déjà adressé à l’assemblée de l’ONU… De belles paroles, de belles promesses s’ensuivirent, mais furent-elles à la hauteur des attentes. Aujourd’hui se multiplient des discours populistes où même en Europe, le chacun pour soi se développe. Si le nombre de migrants se multiplie c’est parce que les p=ays dits civilisés n’ont pas apporté à es peuples de la misère, le minimum pour vivre. Soudan, Erythrée, Yémen, Somalie (souvenons-nous de la chanson de Pierre Perret : elle venait de Somalie, Lili…).
Certes, des dictateurs ont pris les rênes de ces pays, mais ils étaient soutenus par des politiciens et économistes venus de nos propres pays. Alors la question mérite d’être à nouveau posée ; qui voulons-nous voir franchir la porte, et avec quels moyens cela se peut-il ? Isaïe avait osé espérer un peuple nombreux sur la montagne du Seigneur, un peuple où les uns les autres se porteront pour parvenir à la maison du Seigneur. Pourquoi ne pourrait-il pas en être ainsi aujourd’hui. Croire en Dieu, c’est souhaiter dans le même temps que nombreux soient ceux qui marchent vers lui, et que nos sociétés prennent les moyens de développer une société fraternelle. Mais il faut passer des bonnes paroles aux actes concrets. La balle est dans notre camp. E.H