2ème dimanche de carême

Jésus avec Moïse et Elie.

Genèse 15 5-12.17-18 ; Philippiens 3,17-4,1 ; Luc 9, 18-36

 

Comme la semaine dernière, la première lecture fait référence à Abraham. Aujourd’hui c’est autour de la confiance d’Abraham en la Parole de Dieu. Bien sûr on peut s’interroger sur la réalité physique de l’évènement. Retenons avant tout de cette partie des Ecritures, que nous avons ici une mise en forme des origines de l’histoire du Peuple de Dieu. Il ne faudrait pas oublier que les récits de la Bible font commencer ce peuple à l’appel pour sortir d’Egypte à la suite de Moïse, à l’expérience du Sinaï et de la marche au désert. Dans toutes les traditions des nations, les récits des origines sont valorisés. Il en est de même chez nous avec la Gaule et les récits du XIXème siècle.

 

Pour Abraham, comme pour Moïse, il y a une part de valorisation où nous sommes invités à comprendre qu’entre Dieu et eux (et nous), une alliance. Le récit se conclue par un rite en forme de sacrifice où Dieu sous la forme d’une torche passe au milieu des animaux exposés. En même temps une parole est prononcée en termes de territoire donné. Voilà une belle occasion de s’interroger sur le fonctionnement de Mr Netanyahou : revendication ou prétentions à reconstituer l’Etat d’Israël : sont-elles dans la logique du pays inauguré au temps d’Abraham, puis de Moïse ?

 

L’Evangile qui nous est proposé est, lui aussi, un récit de type symbolique, dont la construction tend à nous faire comprendre qui est Jésus, sa relation à Dieu et à tous ces hommes illustres de l’Ancien Testament. Il n’est pas sûr que les apôtres aient tout compris ! Après les récits de multiplication des pains et autres miracles, les apôtres sont prêts à le suivre. Or voici qu’il annonce sa passion, le rejet par les hommes. Jésus savait depuis un certain temps que son message dérangeait les officiels su Temple. Pourtant il ne pouvait que continuer son chemin, chemin qui libère et rend proche de Dieu. Le dialogue avec Moïse et Elie, c’est une manière de faire comprendre que sa parole est en accord avec le contenu de toutes les Ecritures.

 

Nous connaissons peu l’histoire d’Elie, Prédicateur au mont Carmel, persécuté, fuyant devant l’armée de Jézabel. Au bord du désert il demande à mourir. Mais son chemin sera long encore jusqu’à la rencontre à l’entrée de la caverne, et Dieu qui se révèle non dans la puissance du Sinaï, mais dans le bruissement d’une brise légère. Nous voudrions, nous aussi, que Dieu se révèle à nous. Or Dieu est comme un murmure dans notre vie bruyante. Si nous le rencontrons, nous voudrions le garder auprès de nous, comme Pierre et ses trois tentes. Or, la rencontre est le point de départ d’une nouvelle mission, (comme Elie), la mission d’annoncer Jésus et son Père, un Dieu qui aime et provoque à porter le salut par la force d’aimer… Envers et contre tout, c’est notre mission : porter la Bonne Nouvelle que nous sommes aimés de Dieu. Communiquer par nos paroles et nos actes la tendresse de Dieu… Pour cela il nous faut redescendre de la montagne. EH.