Fête de la sainte Trinité

L’amour répandu en nos cœurs par L’Esprit-Saint

 

Proverbes 8, 22-31 ; Romains 5, 1-5 ; Jean 16, 12-15

 

Parler de la Trinité, c’est faire appel à une abstraction élaborée en relation avec des courants philosophiques qui ont essayé de justifier le langage de la chrétienté. Retenons tout d’abord que la manière de nous signer est une invocation trinitaire : “Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. L’Evangile de Matthieu se conclue sur cette invocation : “Baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit”.

 

L’expression se trouve précisée dans l’acte de foi qui est proclamé lors des eucharisties du dimanche : Je crois en Dieu le Père, créateur du ciel et de la terre ; et en Jésus Christ, son Fils unique… Je crois en l’Esprit Saint. (Symbole des apôtres). Reconnaissons d’abor que le lien du divin avec l’humain n’est pas chose raisonnable. C’est pourtant le début de la foi chrétienne, telle qu’elle s’exprime en reconnaissant que Dieu a créé l’univers, et qu’il a créé l’homme et la femme à son image, en sa ressemblance. Aucune tradition religieuse, pas même en Islam n’est reconnu ce degré de proximité entre Dieu et l’homme.

 La foi chrétienne précise que Jésus est Dieu venu chez nous… vrai Dieu et vrai homme affirmeront les théologiens. C’est ce que donnent à penser les Evangiles. Ce n’est pas simple. De ce Jésus une affirmation est retenue à propos de s on départ : il ne nous abandonne pas, il nous envoie un Paraclet.

 

Paraclet est un mot grec qui ne nous parle plus. La tradition chrétienne parlera d’Esprit-Saint, ce qui n’éclair pas beaucoup. Revenons au mot Paraclet qui peut être traduit par “avocat” au sens des romains, celui qui est à côté, celui qui est appelé pour souffler la Parole juste, quand il faut se justifier. C’est ce mot que saint Jean emploie aux ch.14-16 pour exprimer la pensée de Jésus dans sa grande prière du jeudi-saint. Faut-il l’entendre au sens notre défenseur devant Dieu ou plutôt comme celui qui nous souffle ce qu’il faut dire devant les hommes ? C’est ainsi que l’ont compris les premiers chrétiens quand il leur a fallu témoigner de leur foi devant les tribunaux Juifs et Romains et qu’il leur fallait rendre raison de ce qu’ils avaient au fond du cœur.

 

La fête de la Trinité est bien dans le prolongement de la Pentecôte. Lors de la Pentecôte nous reconnaissons que les Douze reçoivent la force pour la mission que leur est confiée : porter la Parole jusqu’aux extrémités de la terre. Quand nous fêtons la Pentecôte nous recevons aussi, à la suite des apôtres mission de proclamer la Bonne Nouvelle, l’Evangile de l’amour de Dieu pour nous.

 

Le pape François a rappelé la miséricorde de Dieu pour tous. A nous de la recevoir et de la communiquer. Comment des jeunes couples peuvent-ils être condamnés, lors de leur mariage, par des ecclésiastiques cléricaux, dont la mission est de bénir, non de condamner. Si des prêtres ont reçu l’Esprit-Saint ce n’est pas pour condamner. A vouloir trop respecter les règles, même saint Pierre s’est fait doubler par l’Esprit-Saint, puisque lors du baptême de Corneille, selon les Actes, il a dû reconnaitre que l’Esprit saint n’avait pas respecté les règles que voulaient imposer les fidèles de la tradition à l’encontre des nouveaux venus, venus du monde païen.

 

La fête de la Trinité devrait nous confirmer dans la certitude confiante que Dieu peut nous aimer et nous accueillir bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer. A moins que le cléricalisme dénoncé par François ne nous ait envahi !