22 nov : Quand t’avons-nous vu avoir faim, sans vêtement… ?

34ème dimanche ordinaire. Christ Roi de l'Univers

Ezéchiel 34, 11-17 ; 1 Corinthiens, 15, 20-28 ; Matthieu 25, 31-46

Quand t’avons-nous vu avoir faim, sans vêtement… ?

 

Ce 22 novembre est le dernier dimanche de l’année liturgique. Il est consacré au Christ roi de l’univers. Les lectures de ce dimanche sont orientées, inspirées par la fête. Nous fêtons le Christ ressuscité d’entre les morts, qui nous entraine tous à sa suite. La fête avait été instituée par Pie XII le 11 décembre 1925. C’était une manière d’orienter le peuple de Dieu vers le Christ, chef de l’Eglise (comme on disait à l’époque). L’intuition, c’est que par le Christ toutes les nations pouvaient être rassemblées. En 1925, nous sommes quelques années après 14-18. Mais il faudra attendre encore bien des années pour voir l’ONU se constituer, et plus encore pour que l’Europe voit le jour etc.

 

Aujourd’hui, chacun est confiné chez soi. Ce qu’on espère, c’est la fin de la pandémie. Quelques groupes ont provoqué des chrétiens à manifester contre l’actuel gouvernement en vue de restaurer le droit de se rassembler dans les églises pour entendre la messe. Est-ce la seule, manière de signifier qu’on est chrétien ? Je n’ai pas entendu beaucoup de chrétiens se manifester à l’annonce des 825 licenciements de Béthune, comme si cette mise au chômage n’avait aucune importance dans leurs prières.

 

Chacun chez soi et pourtant tous rassemblés par les ondes radio ou télé, nous pouvons vivre la communion unis au Christ par la prière, faute du geste eucharistique. Il est possible de signifier notre communion universelle par les intentions de prière “universelle” exprimées à domicile, unis aux malades et à ceux qui souffrent de solitude, aux chômeurs et aux précaires, aux SDF dont le nombre augmente, et aux personnes qui leur viennent en aide, etc. Sans doute faut-il aussi prier pour les pays en guerre : Arménie, Libye, Erythrée, et les pays lointains d’Asie que nous ne connaissons pas beaucoup.

 

La liste serait longue de celles et ceux que nous voulons présenter au Seigneur, Christ roi de l’univers, au cours de notre prière commune, même si c’est chacun chez soi : l’expression “prier en notre for intérieur” serait plus juste, car celui qui nous rassemble devant le Père, c’est bien Lui, le Christ roi de l’univers. On peut très bien s’imaginer, comme sur certaines images pieuses, le Christ ressuscité s’élevant vers son Père, suivi de myriades d’hommes et de femmes, croyants ou non, mais qui auront essayé leur vie durant, de devenir serviteur du frère ou de l’étranger, comme le rappelle l’évangile de Matthieu 25, dernière parabole avant le récit de la passion. “J’étais malade ou en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi.

 

La question posée au milieu de l’évangile est importante : “Quand t’avons-nous vu, quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” En relisant le texte d’Ezéchiel, nous découvrons un autre visage du Christ : il est celui qui prend souci de la brebis, il veille sur son troupeau dispersé. Ainsi la notion de roi prend un autre sens : le Christ est celui qui veille sur… Ceci devrait donc nous rassurer.

 

De l’image d’un Christ-roi, nous sommes invités à passer à l’image d’un Christ pasteur de son troupeau, celle que nous rencontrons à bien des pages de l’Evangile. Cette image a sans doute inspiré le pape François quand il a écrit son encyclique sur “La joie de l’Evangile”. Par exemple : “Je préfère une Eglise accidentée et sale pour être sortie sur les chemins, plutôt qu’une Eglise malade de son enfermement…” (n° 49). N’y a-t-il pas là un programme pour commencer l’année qui vient, avec le premier dimanche de l’avent ? Abbé Emile Hennart