Avez-vous écouté Jean-Baptiste ?

3ème dimanche de l'avent

Isaïe 35, 1-6 et 10 ; Jacques 5, 7-10 ; Matthieu 11, 2-11

 

Le chant grégorien qui introduisait la liturgie de ce dimanche était gaudete : réjouis-toi. Nous avons déjà passé la moitié du chemin vers Noël, selon notre calendrier et la lumière de Noël déjà nous illumine.

 

Si nous pensons à la situation sociale de ces derniers jours, nous pourrions dire que l’ombre s’étend sur la terre. Pourtant, pour les humiliés de la terre, il y a bien longtemps qu’ils vivent dans l’obscurité et l’humiliation. Ils espèrent, et si la grogne l’emporte, c’est bien parce qu’il n’y a plus chez eux beaucoup d’espérance. Vous avez pu observer, ces derniers temps, que certains se taisent, qu’ils ne parlent plus, qu’ils attendent “que ça se passe”, un peu comme s’ils n’avaient aucune solution à proposer.

 

A propos de Jean Baptiste et de Jésus au bord du Jourdain, j’ai souvent au fond des yeux l’image où se trouvent séparés la montagne de Jérusalem du fond de la vallée du Jourdain. Un dénivelé de mille mètres sépare ces deux régions, là où enseignent les autorités et là où subsiste le petit peuple. Cette image où sont séparées les hauteurs des penseurs et les profondeurs de l’humanité peut représenter la distance qui sépare les maîtres en religion du bas peuple qui cherche à vivre dignement. “ Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi”. On reproche parfois aux prédicateurs de rapprocher les paroles de la Bible des situations concrètes vécues au quotidien. Ne dit-on pas à propos de Jésus : le peuple était dans l’attente ?

 

L’Evangile de Matthieu lu ce dimanche commence par un paragraphe positif, qui laisse entendre de bonne chose concernant Jésus : les aveugles voient les boiteux marchent… les pauvres reçoivent le Bonne Nouvelle, etc. C’est aussi une citation du prophète Isaïe. Vient alors la question : qu’êtes-vous allé voir au désert ? Ce faisant Jésus provoque ses auditeurs à voir ce qu’ils ont fait de la parole entendue… probablement rien ! C’était une question du temps de Jésus en vue de faire des auditeurs de nouveaux disciples de Jésus. Nous savons que rien ne s’est vraiment passé et, comme le dira St Jean : il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu.

 

Deux mille ans plus tard c’est pour nous qu’est envoyée cette question… que sommes-nous allé voir, non pas dans le désert, mais dans nos livres, dans nos apprentissages de la foi ? Le Seigneur espère notre conversion, il attend notre retour vers lui. Tel est le temps de l’avent : un temps d’écoute et de conversion. Le Seigneur nous attend. Il n’est pas trop tard pour le rejoindre et proclamer que c’est vraiment lui qui nous entraine vers son Père. E.H.