Tout le monde te cherche…

5ème dimanche ordinaire. "Tout le monde te cherche…"

Job 7, 1-4.6-7 ; 1 Corinthiens 9, 16-23 ; Marc 1,29-39

Tout le monde te cherche…

 

L’expression “Tout le monde te cherche” peut sembler d’une extrême banalité. C’est l’expression des disciples envers Jésus, à la fin du premier chapitre de l’évangile de Marc. Après la rencontre avec Jean Baptiste, Jésus est remonté le long du Jourdain, avec les quatre premiers disciples. Il est remonté dans leur village, au nord du lac. De là il est allé à Capharnaüm, à la synagogue. Il y a fait de l’effet, car les gens furent étonnés de la manière dont il a commenté les Ecritures.

 

Le soir, Jésus avait soulagé des malades du village. Sans doute avait-il prolongé ses réflexions sur la vie et la foi. C’était une parole personnelle et libre, qui donnait envie d’en savoir plus : “Tout le monde te cherche”. Sans doute les premiers disciples étaient aussi étonnés de le voir prier… A la synagogue, c’était habituel, mais en pleine nature, cela pouvait étonner. Bref ce premier chapitre de Marc donne envie d’en savoir plus. Si les disciples semblent casaniers, le personnage principal, Jésus, aspire à rayonner dans les villages environnants et sans doute un peu plus loin.

 

Ce bout d’évangile contraste avec la première lecture qui nous présente l’expression de souffrance d’un Job pour qui la vie n’a pas de sens, tant elle est marquée par l’absence de bonheur et la multiplication des corvées. Peut-être en ce temps de pandémie avons-nous envie d’enfourcher ses cris de désespérance. Alors, pourquoi la liturgie propose-t-elle aussitôt de chanter le psaume 146 : “Il est bon de fêter notre Dieu !” ?

 

L’Ecriture contient beaucoup de paroles de plaintes et de gémissements qui montent vers Dieu, mais elle invite à reconnaitre que la vie, l’univers, c’est un don de Dieu, dont il faut savoir rendre grâce. Ainsi, l’annonce du décès d’un prêtre au moment de célébrer l’eucharistie dominicale n’est pas chose agréable, et pourtant, on retiendra de lui ce qu’il a pu apporter auprès de ses paroissiens. La vie du croyant est de savoir s’arrêter, de savoir se tourner vers Dieu avec un cœur serein, peu importent les circonstances.

 

L’Evangile de ce jour montre Jésus en prière au petit matin. Ses disciples veulent profiter au mieux de sa présence avec eux. Plus tard, ils demanderont à Jésus comment faire pour prier comme lui ou comme Jean-Baptiste. Dans la réponse de Jésus à la demande des disciples, il n’y a pas trace de repli sur la petite communauté, mais invitation à l’ouverture : “Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’évangile”. N’est-ce pas à cela que chacun est appelé : porter l’évangile ailleurs ? Tel est le sens de la mission dont nous sommes tous dépositaires.