Accueillir comme un enfant.

25ème dimanche ordinaire

Sagesse 2, 12.17-20 accusations contre les justes. Jacques 3,16.4,3 : Dans la paix et la justice. Marc 9, 30-37. Accueillir comme un enfant.

 

“Attirons-le dans un piège !” Cette affirmation surprenante résume l’attitude qui sera celle des opposants à Jésus, scribes et pharisiens en particulier. Le mot piège est plusieurs fois employé dans les évangiles. La méditation sur la vie de Jésus ne peut passer à côté de cet élément. C’est une réflexion de la sagesse humaine que de constater combien le juste est objet de tracasseries injustes. Cela permet de mieux comprendre le geste de Jésus faisant venir un enfant au milieu du groupe. A ses yeux, un enfant ne calcule pas comme le fait le monde des adultes. Faire la cour, c’est aussi apprendre à calculer. Les moralistes du temps de Louis XIV savaient décrire les comportements de leurs contemporains et leurs calculs. La Fontaine s’en amusera sous forme de fables.

 

Notre méditation aujourd’hui est de pouvoir relier les Ecritures (livre de la Sagesse ou évangile de Marc) avec la vie d’aujourd’hui. Faire tomber Jésus dans un piège me donne à penser aux pièges qui furent tendus à la fin du Concile contre le pape et les évêques qui voulaient poursuivre dans le sens de l’ouverture au monde et du dialogue avec la société. Cinquante après on retrouve les mêmes pièges quand il s’agit de miner le pontificat de François. Le fait de ressortir les fautes de quelques-uns, dans les décennies précédentes, de l’époque de Jean-Paul II, au-delà de raviver les souffrances, est une manière d’empêcher le pape actuel de réaliser ce pour quoi il a été appelé : mettre un peu d’ordre dans les structures ecclésiastiques, finances, copinages, affinités avec ceux de l’ancien Régime.

 

Faut-il rappeler les malices de la mafia qui ont fait taire un prêtre, voici 25 ans déjà. Le pape a rappelé cet évènement. Faut-il rappeler Lampedusa, les migrants d’hier et ceux d’aujourd’hui, les bateaux interdits d’accès au port, à La Valette en particulier si réputé pour l’Ordre de Malte qui y fut implanté pour subvenir aux pauvres et aux victimes des guerres (avec le monde arabe en particulier). Restons sur le sujet des pièges, au temps de Jésus et aujourd’hui. D’où viennent les nombreuses guerres de notre nouveau siècle ? Guerres économiques comme les invente Trump, guerre de civilisation comme on le constate en Syrie, en Lybie, guerre d’expansion, sous couvert de religion comme en Ukraine. Les orthodoxies de Moscou et de Constantinople y sont confrontées bien malgré elles. Comment évoquer les migrations en Amérique latine sinon par la fuite devant la misère provoquée par des dirigeants manipulés par l’argent. Chez nous on parle de lobby plutôt que de perversions financières. Mais comment comprendre les choix même des parlementaires, s’il n’y avait pas de levier de l’argent et les pressions des intérêts financiers.

 

Ce serait une erreur que de laisser croire que Dieu règlera les problèmes à notre place. Il importe de dénoncer les pièges d’aujourd’hui et ne pas en rester au faire-semblants, comme à la cour des rois, aux siècles précédents. Les exemples de pièges auxquels Jésus a été confronté, surtout dans ses derniers temps à Jérusalem, ont été révélés et éludés parce que Jésus a parlé ouvertement, et plus d’un est reparti confus, tel le pharisien et la pièce de monnaie à l’effigie romaine. Finalement on a fait payer à Jésus les multiples affronts contre les hommes qui ne se prenaient pas pour rien.

En invitant à imiter à un enfant Jésus invite à choisir un mode de vie qui ne soit pas marqué par le calcul permanent. Mais est-ce possible aujourd’hui ? De quoi causiez-vous en chemin, demande Jésus. De quoi causons-nous en chemin demande-t-il à ceux qui désirent marcher à sa suite ? La vie du chrétien aujourd’hui n’est pas plus simple qu’au temps de Jésus. Il nus faut apprendre à voir et à dire, envers contre tout et contre tous. EH